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L’Irak inebranlable

George W. Bush a sommé l’ONU de fixer une date butoir à Bagdad pour qu’il désarme, faute de quoi, il s’exposerait à une attaque américaine. Bush a dressé une liste des résolutions du Conseil de Sécurité violées, selon lui, par l’Irak, notamment dans le domaine du désarmement. Il a exigé une nouvelle résolution de l’ONU «fixant une date butoir à courte échéance» pour obtenir le désarmement de l’Irak. Sinon, «une action est inévitable», a-t-il martelé.
Inébranlable, Bagdad a accusé Bush de tromper l’ONU pour obtenir une couverture internationale à une agression et maintenu son refus d’autoriser le retour des inspecteurs en désarmement avant d’obtenir des garanties pour la levée de l’embargo en vigueur depuis 1990. «Nous nous préparons au pire, à résister à l’agression et à nous protéger et protéger notre peuple», a réaffirmé le vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz, démentant que son pays détenait ou développait des armes de destruction massive comme l’en accuse Bush.
«La cible de Bush et de son administration ne sont pas les armes de destruction massive, mais lui et Blair ont l’intention d’agresser l’Irak en invoquant n’importe quel prétexte», a ajouté le responsable irakien. Selon lui, le message que MM. Bush et Blair veulent faire passer à l’Irak est: «Tu es condamné, quoi que tu fasses». «Les Irakiens vont peut-être accepter le retour des inspecteurs à la dernière minute, mais cette fois cela risque d’être trop tard», estime un diplomate occidental en poste à Bagdad. «Aucune nouvelle proposition irakienne n’a des chances d’aboutir, sauf accepter le retour immédiat et inconditionnel des inspecteurs», ajoute ce diplomate.
Bien qu’il ait, délibérément, omis dans son discours de mentionner le retour en Irak des inspecteurs, dont l’utilité avait été mise en doute par son administration, Bush maintient la pression sur l’ONU pour qu’elle «assume ses responsabilités» face au régime de Saddam Hussein. «Ou bien les Nations Unies seront en mesure d’agir comme une organisation indépendante chargée du maintien de la paix alors que nous entrons dans le 21e siècle, ou bien elles perdront leur raison d’être», a-t-il mis en garde.
Pour Londres, qui s’aligne systématiquement sur Washington, le Conseil de Sécurité doit avoir raison de Saddam Hussein qui doit être averti que « son régime devra disparaître » s’il refuse de résoudre le problème que posent ses armes de destruction massive. «Mais si le choix lui appartient, il n’a pas beaucoup de temps pour se décider», a ainsi déclaré Jack Straw, le ministre des Affaires étrangères britannique. Même la détermination affichée sur le retour des inspecteurs par la France et la Russie, considérées comme des «amis» de l’Irak au Conseil de Sécurité, n’a pas infléchi la position de Bagdad. La France a ainsi mis en garde l’Irak contre l’illusion qu’il pourrait entretenir d’une division de la communauté internationale à son égard alors que Moscou a annoncé que la signature prévue d’un accord économique de plusieurs milliards de dollars avec Bagdad n’interviendrait qu’après le retour des inspecteurs qui ont quitté l’Irak en 1998.
Devant cette impasse, rien ne semble pouvoir empêcher le déclenchement du compte à rebours d’une attaque américaine contre l’Irak, à moins, comme le dit Tarek Aziz, d’une «formule magique» du Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan. «Quand j’ai rencontré M. Annan à Johannesburg (en marge du Sommet de la Terre) je l’ai prié de trouver une formule, une formule magique qui nous permettre d’éviter la guerre et aspirer à un avenir pacifique avec la levée des sanctions», a précisé M. Tarek Aziz dans sa conférence de presse le week-end.

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