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L’Irak s’installe dans le chaos

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Le gouvernement américain compte transférer quelque 3,4 milliards de dollars d’aide à la reconstruction, sur les 18,4 milliards prévus, vers des dépenses liées principalement à la sécurité. Une intention manifestée suite à la recommandation de l’ambassadeur US à Bagdad, John Negroponte. Le transfert en question sera destiné au recrutement et à la formation de quelque 35.000 policiers irakiens, 16.000 gardes-frontières ainsi que 20 brigades supplémentaires de la Garde nationale, soit au total plus de 70.000 hommes. C’est l’intensification de la violence contre à l’armée américaine qui serait derrière cette recommandation. Mercredi, dix personnes ont été tuées et six autres blessées dans des heurts mercredi entre rebelles et Marines à Ramadi, à l’ouest de Bagdad, a indiqué à l’AFP un responsable du ministère de la Santé, chargé de centraliser les bilans des victimes des violences. Selon la même source, les affrontements de mardi dans la ville avaient déjà fait dix morts et 32 blessés, ajoutant dix blessés au bilan de la veille.
D’autre part, un porte-parole militaire américain a indiqué que des Marines avaient été la cible, mercredi vers 03h30 GMT, de tirs de rebelles. « Aucun soldat n’a été blessé et les Marines ont riposté à l’artillerie », a-t-il déclaré. Pendant qu’à Essaouira (40 km au sud de Bagdad) deux personnes ont été tuées et dix autres blessées lors de l’explosion d’une voiture piégée qui a visé un barrage de la Garde nationale irakienne, mercredi matin, au niveau d’un point de contrôle, tuant un membre de la Garde nationale et un civil. Et le bilan de l’attentat à la voiture piégée qui a visé, mardi, le QG de la police à Bagdad s’est alourdi, passant de 47 tués et 114 blessés à 49 morts et 131 blessés. A Téhéran, le gouvernement iranien a annoncé qu’un employé de l’Organisation iranienne des pèlerinages a été assassiné en Irak, près de Kerbala (centre), la ville sainte chiite.
Dans le nord du pays, l’incendie qui a ravagé mardi un oléoduc stratégique saboté par des rebelles a pu être maîtrisé, mais les exportations ne reprendront pas avant plusieurs jours. Suite à cette recrudescence de la violence, trois corps d’homme décapités ont été découverts, mercredi, sur une route au nord de Bagdad, a annoncé un responsable du ministère de l’Intérieur. Les têtes ont été retrouvées à côté des corps.
Selon un responsable de l’armée américaine s’exprimant sous couvert d’anonymat, les corps appartiendraient à des citoyens irakiens; leurs mains étaient attachées derrière le dos. Le sergent Robert Powell, un porte-parole de la 1ère Division d’infanterie, a précisé que les soldats avaient découvert les corps de ces civils le long de la route vers 7h30.
«Les soldats ont sécurisé la zone afin de permettre à la police irakienne d’entamer son enquête», a expliqué le sergent Powell avant d’ajouter: «La police irakienne dispose actuellement des corps, mais l’identité de ces corps n’a pas encore été établie». Selon le colonel Adnan Abderrahmane, porte-parole du ministère de l’Intérieur, aucun papier d’identité n’a été retrouvé sur les trois corps découverts sur la route, près de Dijiel, un village situé à une quarantaine de kilomètres au nord de la capitale irakienne. Il a expliqué que les trois corps portaient de vieux tatouages. Désormais, personne n’est à l’abri. Non seulement les forces américaines et irakiennes qui se trouvent au coeur du brasier de la violence, en plus des civils, mais les journalistes sont également devenus plus visés que jamais. Selon Reporters sans frontières, au moins 41 journalistes et collaborateurs des médias ont été tués en Irak depuis le déclenchement de la guerre en mars 2003. Vingt-six d’entre eux ont trouvé la mort depuis le 1er janvier 2004 dans des circonstances directement liées à leur mission professionnelle.
Pendant ce temps, l’Australie a envoyé en Irak une équipe spéciale constituée de policiers et de militaires pour sauver d’éventuels otages dont la capture a été revendiquée, lundi, par une « brigade de l’horreur » dépendant de « l’Armée secrète islamique », dans un communiqué publié dans le bastion rebelle sunnite de Samarra. L’ultimatum de 24 heures des preneurs d’otages présumés, qui ont menacé de tuer leurs prisonniers si l’Australie n’annonçait pas le retrait de ses soldats d’Irak, a été dépassé pendant la nuit sans nouvelles informations de la part des ravisseurs.
Par ailleurs, les ravisseurs de deux journalistes français en Irak ont publié, mardi, un communiqué sur un site Internet, accusant la France de « crimes » et la qualifiant d' »ennemie des musulmans », sans toutefois se prononcer sur le sort des otages. A Bagdad, des dizaines de personnes ont manifesté, sous haute protection policière, pour demander la libération des deux journalistes et de deux humanitaires italiennes enlevées le 7 septembre.

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