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L’Iran sous pression

Peut-on y voir un revirement ou du moins une volonté d’apaiser les tensions liées à la nature de son programme nucléaire, à des fins militaires selon Washington ? L’Iran a en tout cas laissé entendre lundi qu’il «étudiait» la possibilité d’accepter des inspections inopinées de ses sites. Le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, Seyed Khalil Moussavi, a même précisé que les autorités avaient une «approche positive» de la question.
L’Iran pourrait donc accepter de ratifier le protocole additionnel du Traité de non prolifération nucléaire, qui permet aux experts en désarmement de l’ONU de se rendre sans autorisation préalable dans un pays pour en inspecter les programmes suspects. Cette adhésion de l’Iran, signataire du TNP, à cette clause a été réclamée par les présidents russe et américain lors de leur entrevue, le 30 mai. Même si Moscou est le plus grand partenaire de Téhéran dans la construction de ces centrales.
La déclaration iranienne de lundi est aussi intervenue le jour où le directeur de l’AIEA, l’agence internationale de l’énergie atomique, présentait un rapport critique sur le programme nucléaire du pays au Conseil de sécurité de l’ONU. Selon Mohamed ElBaradei, Téhéran «a manqué à ses obligations contenues dans les clauses de sauvegarde qui l’obligent à informer (l’AIEA) sur les matériaux nucléaires, leur transformation et leur utilisation ainsi qu’à déclarer les installations où ces matériaux ont été stockés ou traités». Le rapport de M. ElBaradei découle d’une mission de cinq mois des experts de l’AIEA en Iran.
Le directeur de l’agence, qui s’était lui-même rendu dans le pays en février dernier, a ajouté que Téhéran avait «violé ses engagements pris dans le cadre» du TNP, mais qu’il prenait «des mesures pour mieux les respecter». Classé par le président américain dans «l’axe du mal» aux côtés de l’Irak de Saddam Hussein et de la Corée du Nord, l’Iran fait l’objet de vives pressions internationales depuis des mois. Lundi encore, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, réunis à Bruxelles, entendaient élaborer un message commun pour exiger du pays qu’il signe de façon «urgente» et «inconditionnelle» le protocole additionnel du TNP.
«Nous ne voulons pas couper le dialogue avec l’Iran, mais cela doit être un dialogue basé sur la franchise» sur toutes les questions «difficiles», a expliqué le Haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Javier Solana, avant l’ouverture des débats.  Cette résurgence du dossier nucléaire iranien coïncide par ailleurs avec une vague de contestations populaires entamée il y a une semaine dans le pays et surtout la capitale.  Les manifestants y dénoncent le manque de réformes libérales effectuées par le président Khatami et son gouvernement, mais aussi le pouvoir monopolisé par les mollahs conservateurs. Lundi, le gouvernement iranien a officiellement protesté contre «l’ingérence flagrante» des Etats-Unis dans « ses affaires intérieures». Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hamid Reza Asefi a dénoncé les propos tenus la veille par le président Bush… qui s’était félicité de ce sursaut pour la liberté. Il a ajouté que le dialogue était actuellement impossible avec les Américains, déjà accusés samedi d’être derrière les manifestations par l’ayatollah Khamenei.

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