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L’Occident condamne une Russie «hors la loi»

La Russie se retrouve «hors la loi internationale» aux yeux de l’Occident, au lendemain de la reconnaissance par Moscou de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud, mais le président russe Dmitri Medvedev espère recevoir le soutien de son homologue chinois Hu Jintao qu’il doit rencontrer mercredi au Tadjikistan. «Nous ne pouvons pas accepter ces violations de tout le droit international, des accords de sécurité et de coopération en Europe, des résolutions des Nations unies et la prise, pour la première fois depuis longtemps, d’un territoire par une armée d’un pays voisin», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner. Il a également estimé, lors d’un entretien à Europe 1, que la Russie pourrait avoir, après l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie géorgiennes, «d’autres objectifs» dont «la Crimée, l’Ukraine, la Moldavie». «C’est très dangereux», a-t-il dit. La Crimée (sud de l’Ukraine) était considérée comme un territoire russe jusqu’à ce que le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev le cède en 1954 à Kiev en geste de bonne volonté. L’Ukraine a imposé le 13 août des restrictions aux mouvements de la Flotte russe de la mer Noire, basée en Crimée, s’impliquant indirectement dans le conflit russo-géorgien. Les Occidentaux ont condamné la décision mardi de Moscou de reconnaître l’indépendance des deux républiques séparatistes de Géorgie, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, après le conflit dans cette ex-république soviétique du Caucase. La Russie a reconnu mardi l’indépendance des deux républiques séparatistes de Géorgie, dans un nouveau défi aux Occidentaux qui ont dénoncé une mesure «irresponsable» tandis que Tbilissi accusait Moscou de vouloir «changer les frontières par la force». La décision de Moscou intervient six mois après l’indépendance du Kosovo, qui avait été aussitôt reconnue par les Occidentaux au grand dam de la Russie, et moins de 20 jours après l’offensive manquée des Géorgiens pour reprendre le contrôle de l’Ossétie du Sud. A Soukhoumi et Tskhinvali, capitales d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud, les habitants ont célébré par un concert d’avertisseurs et de tirs à l’arme automatique l’annonce de leur reconnaissance par Moscou. Responsables européens et internationaux, dont le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, ont en revanche exprimé des craintes que cette reconnaissance n’ait des répercussions sur la sécurité et la stabilité dans le Caucase. M. Medvedev a déclaré pour sa part «n’avoir peur de rien», y compris d’une nouvelle «guerre froide» avec l’Occident, tout en assurant ne pas la souhaiter tandis que le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, écartait le risque d’un isolement de la Russie. Elle a en revanche maintenu sa coopération avec l’Alliance atlantique concernant le transit de vivres et d’équipements à travers le territoire russe pour les forces de l’Otan déployées en Afghanistan.

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