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L’ombre d’Ould Taya plane sur les élections

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La Mauritanie prépare ses élections législatives et municipales prévues ce dimanche 19 novembre. Ce rendez-vous électoral présage le retour des civils à la tête du pays. Selon les observateurs mauritaniens, la junte militaire dirigée par le colonel Ely Ould Mohamed Val qui a pris le pouvoir par la force en août 2005, va déposer les armes. Elle devra sûrement céder la place au Rassemblement des indépendants (RI), formation constituée par un groupe de sympathisants de l’ancien président de cette république islamique, Maaouiya Ould Tayaâ.
Ce dimanche, près de 1,07 million de personnes sont appelées à se rendre aux urnes pour élire 219 conseils municipaux et 95 députés de l’Assemblée nationale dissoute par la junte en 2005. Après un référendum constitutionnel en juin, les scrutins actuels constituent le premier d’une série de rendez-vous électoraux. Ces rendez-vous sont destinés à rétablir un régime démocratique au terme d’une transition de 19 mois engagée par la junte militaire qui a destitué l’ancien président Maaouiya Ould Tayaâ le 3 août 2005.
Les autorités se sont engagées à fournir les garanties d’un vote transparent, libre et équitable. Une Commission nationale électorale indépendante (Ceni) a été mise en place pour la première fois depuis l’indépendance du pays en 1960.
Sur une trentaine de formations en lice, cinq font figure de favorites, mais les observateurs s’attendent à ce qu’aucune majorité ne se dégage des 1.222 listes enregistrées pour les municipales contre 444 pour les législatives.
Selon Mohamed Fall Ould Oumeïre, directeur d’un hebdomadaire mauritanien, «si une tendance émerge tout de même de ces élections, elle pourra constituer une sorte de primaire en vue de la présidentielle de mars 2007», qui doit déclencher le départ de la junte après des sénatoriales en janvier.
Au cours de la campagne, l’ensemble des partis ont présenté des programmes similaires proposant, généralement, une meilleure répartition des richesses – notamment grâce à la nouvelle manne pétrolière -, une réforme de l’administration et de la justice et la consolidation de la démocratie.
Les principaux favoris sont les anciens partis d’opposition tels-que le Rassemblement des forces démocratiques (RFD), l’Alliance populaire progressiste (APP) et l’Union des forces du progrès (UFP). Vient ensuite l’ancienne formation au pouvoir, le Parti républicain pour la démocratie et le renouveau (PRDR), encore bien implantée malgré le départ de nombreux candidats vers des listes indépendantes. Les islamistes modérés, jusqu’à présent exclus de la politique, ont fait leur entrée dans la bataille électorale avec l’aval de la junte. Ils sont considérés par les observateurs comme une force émergeante susceptible de créer la surprise. Autre nouveauté, les autorités ont mis en place un dispositif complexe censé permettre une représentation féminine avoisinant les 20% dans les Conseils municipaux et le futur Parlement.


 Succession des évènements depuis le départ d’Ould Tayaâ


Depuis le coup d’Etat d’août 2005 qui a porté une junte militaire au pouvoir en Mauritanie, cette république islamique a connu une succession d’évènements. Chronologie :
– 6 août 2005: La junte annonce des élections générales après un référendum sur la Constitution et adopte une charte constitutionnelle pour la transition.
– 13 sept: Retour d’exil d’opposants au régime déchu, dont le chef militaire des Cavaliers du changement.
– 20 sept: Création d’une Inspection générale d’Etat pour veiller à la bonne gestion des finances de l’Etat.
– 24 fév 2006 : Début de la production de pétrole sur le champ off-shore de Chinguetti, au large de Nouakchott.
– 17 mai: Mise en place d’une Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), la première du genre dans le pays.
– 25 juin: Adoption par référendum d’une nouvelle Constitution qui octroie au chef de l’Etat d’importantes prérogatives mais donne au Parlement le droit de voter la défiance ou la censure du gouvernement. Le mandat présidentiel, réduit à 5 ans, est renouvelable une seule fois.
– 2 août: Ely Ould Mohamed Vall annonce qu’il se retirera des affaires politiques et militaires après la présidentielle de 2007.


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