L’opposition rejette un «faux-semblant de compromis»

L’opposition au Zimbabwe a rejeté l’arrangement proposé la veille par le sommet de l’Afrique australe pour un gouvernement d’union à Harare, qu’elle a qualifié de «faux-semblant de compromis». «Tout faux-semblant de compromis pose plus de risques qu’une absence de compromis», a déclaré le porte-parole du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), Nelson Chamisa. Le MDC veut, a-t-il dit, un accord qui le place «en position d’exercer une influence, afin d’améliorer la situation pour le peuple du Zimbabwe», dont la vaste majorité se débat pour survivre face aux pénuries de denrées de base et une hyperinflation officielle de 231 millions %. Le Zimbabwe est plongé dans la paralysie politique depuis la défaite historique du régime aux élections générales du 29 mars. Les dirigeants du parti de Morgan Tsvangirai, a ajouté M. Chamisa, veulent se réunir vendredi pour envisager les chances de succès d’un accord de gouvernement d’union signé le 15 septembre, resté lettre morte en raison de différends sur la répartition des ministères. L’Afrique australe, réunie en sommet dimanche, a endossé la position du parti au pouvoir, l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF), qui s’est arrogée certains portefeuilles clés dont celui de la Défense et refuse de laisser en contrepartie au MDC celui de l’Intérieur. «Lors de notre réunion, nous voulons examiner ce qui s’est passé au sommet de la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) et l’avenir du processus de dialogue à la suite de ce sommet», a expliqué M. Chamisa. Le sommet de Johannesburg a appelé le président Robert Mugabe, 84 ans dont 28 au pouvoir, et M. Tsvangirai à former «immédiatement» un gouvernement d’union et à partager le contrôle du ministère de l’Intérieur, dont dépend la toute puissante police. L’opposant avait aussitôt rejeté ces «recommandations», estimant qu’elles ne tenaient pas compte de ses requêtes pour un partage équilibré du pouvoir. Le président Mugabe a affirmé lundi qu’il constituerait rapidement un gouvernement.