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L’UE critique Moscou et les élections en Iran

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Réunis à Bruxelles, les chefs de la diplomatie des Quinze ont mis en garde Moscou contre l' »impact sérieux » qu’un refus d’étendre l’accord mutuel de partenariat et de coopération aux dix pays qui rejoindront l’Union le 1er mai aurait « pour les relations UE-Russie en général ».
Ils ont aussi exprimé leurs « profonds regrets » après la mise à l’écart des candidats réformateurs aux élections législatives en Iran, qu’ils ont dénoncées comme « un revers pour la démocratie ».
L’accord UE-Russie « doit être appliqué à l’UE à 25 sans condition préalable ou distinction d’ici au 1er mai 2004 », ont affirmé les ministres.
Un diplomate a évoqué en coulisses la « menace de sanctions » en cas d’inflexibilité russe. Mais le ministre irlandais des Affaires étrangères Brian Cowen, dont le pays préside actuellement l’UE, s’est voulu « optimiste » sur les chances de compromis « provisoire » dans le délai imparti.
« Nous n’avons pas de raison de croire que nous ne pouvons pas résoudre ce problème », a déclaré M. Cowen.
Son homologue français, Dominique de Villepin, a souligné que l’extension de l’accord était une « question de principe qui fait l’objet d’un consensus au sein de l’UE ». « Ce qui était valable à 15 le reste à 25.
Il faut que les Russes le comprennent », a-t-il dit. La Russie craint que l’élargissement de l’UE lui fasse perdre quelque 300 millions d’euros par an, si elle octroie aux dix futurs Etats membres les dispositions commercialement favorables de l’accord qui la lie aux Quinze. L’UE s’est voulue lundi « ouverte à la discussion sur chacune des préoccupations légitimes de la Russie quant à l’impact de l’élargissement, mais ceci doit rester entièrement séparé de l’extension de l’APC ».
Appelés par la Commission européenne à « discuter franchement » de « tous leurs sujets de divergence » avec la Russie, ils ont évité de jeter de l’huile sur le feu et n’ont pas abordé la pomme de discorde de la Tchétchénie.
Le besoin de clarifier les relations avec Moscou est apparu évident aux Européens, après le soutien contesté apporté en novembre par le chef de gouvernement italien Silvio Berlusconi, alors à la tête de l’UE, au président russe Vladimir Poutine, notamment sur la question tchétchène.
Sur l’Iran, les Européens ont déploré « le nombre important de candidats empêchés de se présenter aux élections législatives », allusion aux réformateurs écartés de la course.
« Cette interférence a (…) rendu impossible au peuple iranien un véritable choix démocratique », ont-ils ajouté. Soucieuse de ne pas prêter le flanc à des accusations d’ingérence, l’UE n’est pas allée jusqu’à remettre en cause explicitement la légitimité du scrutin. « Le résultat n’est pas remis en question », a souligné un diplomate. Les Quinze sont restés prudents sur l’impact des élections pour le « dialogue constructif » conduit avec Téhéran malgré les critiques des Etats-Unis. « Cela va évidemment créer un nouvel environnement », a prédit le ministre britannique Jack Straw. L’Espagnole Ana Palacio a estimé qu’il était « trop tôt » pour se prononcer. « Il faut attendre de voir comment les choses se clarifient », a renchéri M. de Villepin.
Les Européens ont conditionné l’an passé la poursuite de leurs négociations en vue d’un accord de coopération commerciale avec l’Iran à des progrès sur quatre dossiers clés : droits de l’homme, nucléaire, lutte anti-terroriste et soutien au processus de paix au Proche-Orient.

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