Un imposant dispositif de sécurité et de policiers anti-émeutes a empêché, sans heurts, les étudiants de sortir du campus pour manifester sur la place Tahrir où est située l’université. Les étudiants ont manifesté pacifiquement pendant une heure à l’intérieur de l’enceinte de l’université. Ils portaient des banderoles et des pancartes sur lesquelles étaient repris les slogans anti-Moubarak, devenus le cri de ralliement des fréquentes manifestations qui se succèdent depuis peu dans les rues d’Egypte. "Non au renouvellement" et "Non au pouvoir héréditaire", avaient-ils écrit en référence à la reconduction prévisible de M. Moubarak à la tête de l’Etat, ou à une éventuelle passation du pouvoir à son fils Gamal.
"Nous réclamons nos droits constitutionnels et, en premier lieu, notre droit à la démocratie et à la levée de la loi d’urgence" en vigueur dans le pays depuis 1981, a déclaré à l’AFP l’un des organisateurs, Bassem Khalifa. "La loi d’urgence donne au régime le pouvoir de nous priver de nos droits, de museler la presse et le peuple, de nous priver du droit de manifester publiquement et permet aux autorités de procéder aux détentions et à la torture", a-t-il ajouté. Les étudiants réclament également "des élections libres sous un réel contrôle judiciaire", a souligné M. Khalifa. Le président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 24 ans, pourrait se porter candidat à sa propre succession lors des élections présidentielles de septembre. Son fils Gamal Moubarak, 42 ans, a annoncé qu’il n’était pas candidat au prochain scrutin présidentiel.