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Martine Aubry subit l’offensive de Dominique Strauss-Kahn

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C’est avec un silence de jésuite que Martine Aubry, la première secrétaire du PS semble subir la déferlante Dominique Strauss-Kahn, du nom de l’actuel président du FMI, candidat potentiel des socialistes lors des prochaines présidentielles. Révélations à petites doses dans la presse sur ses intentions, intense portrait d’un candidat qui se prépare entouré d’un état-major de guerre, livres croustillants en préparation, sondages favorables généreusement commentés, DSK vient de lancer une offensive de charme d’une puissance jamais égalée depuis qu’il dirige à Washington, avec l’aide de Nicolas Sarkozy, le Fonds monétaire international. Cette brusque apparition de DSK dans le radar de la compétition nationale, aidé il est vrai par le contexte de crise que vit la Grèce et qui menace de plomber l’ensemble de la zone euro, ne fait certainement pas les affaires de Martine Aubry. Il est vrai qu’elle venait de réussir le grand examen des régionales, ce qui avait re-légitimé sa présence à la tête des socialistes. Il est tout aussi vrai que ses premières postures et ses griffes lancées en direction de Nicolas Sarkozy ont fait d’elle une sérieuse candidate derrière laquelle l’appareil du parti semble prêt à se mobiliser. Il est enfin vrai que ses concurrents directs comme Ségolène Royale et Laurent Fabius paraissent avoir perdu la grâce des opinions et des réseaux. Restait la grande inconnu DSK. L’homme a soigneusement évité de révéler sa décision. Prisonnier d’un calendrier labyrinthique emmêlé entre la fin de sa présidence du FMI et le début des primaires du PS, il se trouve dans l’impossibilité de jouer la clarté de l’agenda. Ce qui est presque acquis dans sa situation c’est qu’il a passé un deal de soutien et non agression avec les deux autres prétendants à la candidature que sont justement Martine Aubry et Laurent Fabius. Les trois se seraient engagés à soutenir celui que les sondages et donc le désir des Français, auraient désigné comme le plus apte à mener la course vers l’Elysée. Devant la récente descente de DSK sur les médias parisiens, Martine Aubry est restée stoïque. Sans doute sait-elle mieux que quiconque que cette tentative de créer le désir organisé par l’équipe de communication de DSK est par définition un coup éphémère dont la lassitude sera aussi brusque que son effet surprise. Elle sait qu’elle dispose de trois atouts essentiels qui renforceraient sa positon devant l’ouragan DSK. Le premier est qu’elle campe déjà le rôle du meilleur opposant à Nicolas Sarkozy. La performance est d’autant plus appréciable qu’elle intervient dans un secteur où la compétition est rude entre des politiques aussi déterminés que Dominique de Villepin, Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen. Le second atout réside dans la contradiction personnelle de Dominique Strauss-Kahn: comment allier, voire faire la synthèse entre un discours libéral du FMI dont le credo est de resserrer au maximum les dépenses de l’Etat et donc affaiblir les services publics et un discours de gauche censé donner la réplique et l’alternative à la politique de Nicolas Sarkozy. Le troisième atout est dans les révélations à venir de la vie privée de DSK. Autrement dit l’effet boomerang de l’appétit hédoniste du patron de FMI.

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