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Mauritanie : le vote de l’avenir

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Les Mauritaniens se sont dirigés, dimanche 25 juin, à 7 heures du matin vers les bureaux de vote pour voter "pour" ou "contre" la Constitution amendée.
Près d’un million d’électeurs étaient appelés aux urnes pour se prononcer sur ce nouveau texte, qui doit remplacer la Constitution en vigueur depuis 1991. La nouvelle loi fondamentale entend garantir l’alternance démocratique dans ce pays d’Afrique du Nord-Ouest. Ainsi, la junte au pouvoir depuis le coup d’Etat du 3 août 2005, a tenu ses promesses en organisant ce scrutin dont les résultats définitifs seront connus aujourd’hui.
Le texte de la nouvelle Constitution, approuvé par la quasi-totalité de la classe politique et des ONG locales, constitue, pour le Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD), une grande avancée politique. "C’est un très grand jour et une renaissance pour la Mauritanie, je suis certain que tous les Mauritaniens ont le même sentiment, et que, de ce fait, la Constitution sera massivement votée", a déclaré le chef de l’Etat mauritanien, Ely Ould Mohamed Vall, à l’agence AFP. Et d’ajouter : "Quel que soit le résultat, je respecterais mes engagements de remettre le pouvoir aux civils en 2007 après des consultations électorales".
Selon le CMJD, ce texte vise à mettre fin à "plus de 20 ans de pouvoir despotique", une allusion à l’ex-président Maaouiya Ould Taya, arrivé à la tête de l’Etat en décembre 1984 après un pustch et qui y est resté jusqu’en 2005.
Le texte prévoit un régime présidentiel avec un président élu pour cinq ans. Le principal amendement consacre le principe de la réélection du président de la République une seule fois. Ainsi, le chef d’Etat ne peut effectuer que deux mandats.
L’autre nouveauté dans la Constitution réside dans le fait que le chef d’Etat doit être âgé entre 40 et 75 ans. La Constitution mauritanienne en vigueur prévoit un mandat d’une durée de 6 ans renouvelable pour plusieurs fois, alors que l’âge du Président n’était pas défini dans cette Constitution adoptée en 1991.
Par ailleurs, le nouveau texte octroie au chef de l’Etat d’importantes prérogatives, dont la désignation du Premier ministre, mais donne au Parlement le droit de voter la défiance ou la censure du gouvernement. Plusieurs formations politiques ont manifesté leur soutien à la nouvelle loi fondamentale. Toutefois, "l’Alliance pour la justice et la démocratie" et le "Parti de la 3ème génération" et un mouvement négro-mauritanien en exil -les Forces africaines de libération de la Mauritanie (FLAM)- ont déclaré leur rejet de la nouvelle Constitution. Ils ont appelé au boycott du scrutin. Ils lui reprochent de ne pas prendre en compte "la cohabitation entre les ethnies" arabe et négro-africaine, et la question de l’esclavage, aboli officiellement en 1981 mais qui existe toujours dans les faits. Avec ce référendum, la Mauritanie entame un long processus électoral.
L’agenda électoral prévoit trois autres scrutins. Les Mauritaniens seront appelés en novembre prochain pour des élections législatives et municipales, en janvier 2007 pour des sénatoriales et en mars de la même année pour une présidentielle.
Il est à rappeler que les membres de la junte au pouvoir se sont engagés à ne pas se présenter aux futures élections.

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