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Mauritanie : Zones d’ombre sur l’attentat contre des touristes français

L’arrestation de deux des trois assassins présumés des touristes français tués le 24 décembre en Mauritanie a relancé l’enquête, mais le troisième tueur présumé est toujours en fuite et de nombreuses zones d’ombre demeurent. Maarouf Ould Haiba, soupçonné d’être le troisième tueur, serait une recrue récente des groupes jihadistes. Selon une source proche de l’enquête contactée de Dakar, il s’est séparé de ses complices au Sénégal, au tout début de la cavale, juste après l’attaque qui serait «une tentative d’enlèvement qui a mal tourné».
Certaines informations font état d’une blessure à la main d’une des trois agresseurs, provoquée par le recul d’un fusil d’assaut Kalachnikov, lors des tirs. Le «tireur» n’a pas encore été clairement identifié. Mais les deux suspects arrêtés vendredi en Guinée-Bissau et extradés samedi en Mauritanie, considérés comme proches de la Branche d’ Al-Qaïda au Maghreb (Baqmi), ont avoué, selon la police bissau-guinéenne, avoir tiré sur le groupe de touristes, en tuant quatre et en blessant grièvement un. Sidi Ould Sidna, 20 ans, et Mohamed Ould Sidi Chabarnou, 26 ans disent n’éprouver «aucun remord» d’avoir tué des «infidèles et des alliés des Américains». «J’ai tiré sur les Français et je n’ai aucun remord», a déclaré aux enquêteurs Ould Sidna. Des analyses ont été effectuées sur le Kalachnikov par des spécialistes marocains mais les résultats ne sont pas encore connus.
Deuxième zone d’ombre, pourquoi ne pas avoir arrêté les deux suspects au Sénégal, notamment dans le quartier de Yoff, dans la banlieue de Dakar, où ils avaient été repérés et où ils ont passé quatre nuits?
Tout d’abord, une intervention policière d’envergure dans ce quartier populeux et populaire n’était pas chose aisée, selon une source proche de l’enquête. «Ils ne disposaient pas de base au Sénégal, ils se cachaient donc dans des zones urbaines très peuplées où les interventions étaient difficiles», a indiqué dimanche à l’AFP l’ambassadeur de France au Sénégal Jean-Christophe Rufin. Selon lui, intervenir dans ces conditions «aurait impliqué des risques importants».
Et laisser filer les deux suspects à travers la Gambie, la Casamance (sud du Sénégal) et jusqu’en Guinée-Bissau pouvait en outre permettre de remonter un éventuel réseau de complices. Ils devaient ensuite se rendre à Conakry (Guinée) afin de prendre un avion pour l’ Algérie.

• Christophe Parayre (AFP)

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