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Milosevic répond de ses crimes au Kosovo

Lundi, Slobodan Milosevic a pu terminer ses déclarations liminaires contre « les grandes puissances occidentales » avant que le tribunal n’ouvre le premier des trois dossiers du procès. Fidèle à sa stratégie de défense, l’ex-président serbe a alors imputé toutes les tragédies des Balkans à l’Occident. Faits qu’il compte prouver en faisant témoigner Bill Clinton, son ex-secrétaire d’Etat Madeleine Albright, le chancelier allemand Gerhard Schroeder, son prédécesseur Helmut Kohl, le président français Jacques Chirac, le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan ainsi que l’équipe des négociateurs américains aux accords de Dayton (1995) qui ont mis fin à la guerre de Bosnie…
L’accusé est également revenu sur la question du massacre de Sebrenica où 7.000 hommes avaient été tués en juillet 1995. Selon lui, les responsables sont les chefs bosno-serbes Radovan Karadzic et Ratko Mladic, actuellement recherchés par la justice. M. Milosevic a également nié toute implication dans les atrocités commises aux camps de détention en Bosnie-Herzégovine où des milliers de « non-Serbes » avaient péri entre 1992 et 1995. La plaidoirie du leader serbe finie, le dossier du Kosovo a pu être ouvert. Le premier des 90 témoins à charge de l’accusation – dont le leader albanais du Kosovo Ibrahim Rugova fait partie – a alors fait son entrée. Mahmut Bakalli, président de la ligue communiste du Kosovo de 1970 à 1981, a alors accusé M. Milosevic d’avoir établi un « apartheid » contre les Albanophones, et d’avoir été au courant des crimes commis par les forces serbes.
Aujourd’hui député au Kosovo, M. Bakali a témoigné ce lundi que Milosevic avait imaginé une politique de la « terre brûlée » au Kosovo dès 1997.
Il aurait ainsi prévu de raser environ 700 localités albanophones, des informations que le témoin avait alors obtenues de David Ganic, chef de la sécurité d’Etat serbe au Kosovo. Une première intervention de taille qui doit être suivie de celles de survivants des massacres, d’anciens alliés de Milosevic et de médecins-légistes chargés d’exhumer des restes humains à travers les Balkans. Selon les observateurs du procès, l’accusation devrait d’ailleurs convaincre sans peine les juges du TPIY que les massacres, tortures, viols et expulsions forcées ont été commis à grande échelle dans les trois conflits abordés à travers le procès Milosevic (Croatie, Bosnie et Kosovo). Il lui restera cependant à prouver que M. Milosevic a été l’ordonnateur de l’expulsion de 800.000 Albanais du Kosovo en 1999, et du meurtre d’au moins 900 d’entre eux. Ou même qu’il en a été informé mais n’a rien fait… Quoi qu’il en soit, le procès est bel et bien entré dans le vif du sujet, et ce pour au moins trois mois.
A la différence des conflits de Croatie et Bosnie qui ont donné lieu à plusieurs procès au TPI, le conflit du Kosovo n’y a jamais été abordé. L’accusation se doit donc d’apporter la preuve des crimes qui y ont été commis avant d’aborder le rôle de M. Milosevic.

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