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Nadine Morano, la samouraï du président

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S’il y a une femme au gouvernement de François Fillon avec laquelle Nicolas Sarkozy semble avoir réussi une parfaite symbiose politique, c’est Nadine Morano, secrétaire d’Etat chargé de la Famille. A la moindre incartade de ses adversaires, et c’est Nadine Morano qui dégaine la première, avec la hargne d’une militante convaincue et la sincérité d’une parieuse aguerrie. Au point d’acquérir cette image de samouraï prête au combat et au sacrifice. Dernière affaire qui a permis à Nadine Morano d’escalader l’actualité, ce fut la Une brûlante du magazine «Marianne», temple des allergiques à Nicolas Sarkozy et dans laquelle le président est traité de «voyou de la République». Nadine Morano l’a trouvée gratuitement «insultante» et «démagogique». Et de rappeler qu’en 2007, le même «Marianne» avait titré «Nicolas Sarkozy est-il fou?». Ce qui n’avait pas empêché une triomphale élection. Au fil des crises, Nadine Morano s’est imposée comme une avocate attitrée de Nicolas Sarkozy. Elle fut celle qui avait livré le plus violent réquisitoire contre les journalistes quand ces derniers tenaient dans leurs nasses le ministre du Travail et trésorier de l’UMP à l’époque Eric Woerth impliqué dans une série de grosses affaires de passe-droit fiscaux. Elle fut celle qui avait accusé les journalistes d’utiliser des méthodes fascistes pour parvenir à leurs fins. N’ayant peur ni de l’ampleur du mot ni de la comparaison dangereuse. Elle fut celle qui avait semé la zizanie à gauche lorsque cette dernière avait osé critiquer le principe de déchéance de la nationalité réservé aux criminels d’origine étrangère en rappelant que la déchéance de la nationalité fut déjà envisagée par les socialistes pour traiter le cas de personnes impliquées dans les affaires de terrorisme. Ce à quoi Elisabeth Guigou, garde des Sceaux socialiste de l’époque et actuelle députée de la Seine-Saint-Denis répondit vertement : «Soit Mme Morano a mal entendu, soit le président est mal informé». Longtemps peinte par ses détracteurs comme une madame sans-gêne, au langage d’une poissonnière de Belleville, Nadine Morano que le président de la République avait un certain temps choisie pour faire partie de sa garde rapprochée, ne semble avoir qu’un objectif : coller au maximum à Nicolas Sarkozy, être la première à prendre sa défense à une période où il est en permanence sur le gril. Elle le sait extrêmement sensible à ce genre de signes de solidarité et de fidélité. Nadine Morano a d’autant plus de mérite de s’être imposée dans ce segment que la concurrence est rude entre des hommes à la passion aveugle dédiés à Nicolas Sarkozy comme Fréderic Lefebvre, porte-parole de l’UMP ou Christian Estrosi, ministre chargé de l’Industrie.  Nadine Morano, 47 printemps, aux origines modestes, père chauffeur de poids lourds et mère standardiste dans une société de taxi, peut se targuer d’être la seule femme du gouvernement à avoir pu conserver l’estime et la confiance de Nicolas Sarkozy. Irrité par Rachida Dati qu’il avait exilée à Bruxelles, déçu par Rama Yade dont il peine à supporter les caprices, revenu de ses illusions avec Fadela Amara avec qui il refuse de s’afficher, Nicolas Sarkozy semble avoir transformé Nadine Morano en une seul et unique icône de la Sarkozie. Ce qui lui garantit largement de passer l’examen du remaniement en octobre prochain et d’être certaine de figurer dans le prochain casting gouvernemental.

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