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Nicolas Anelka, un bouc émissaire idéal

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Nicolas Anelka, l’attaquant vedette de l’équipe de France, pourra toujours se consoler d’avoir fait passer au second plan deux événements politiques majeurs qui devaient marquer cette pluvieuse fin de semaine du mois de juin. Le premier est l’appel du 18 Juin que Nicolas Sarkozy devait remettre en scène pour célébrer sa fibre gaulliste. Le second est la naissance du 19 juin qui devait voir Dominique de Villepin lancer sur les rails sa «République solidaire». Il a suffit d’une violente Une du Journal «l’Equipe», la bible des footeux français, avec un titre-citation digne d’une cours de récréation de zone d’éducation prioritaire «Va te faire enculer sale fils de pute» que Nicolas Anelka jeta à la face de son entraîneur Raymond Domenech, pour que l’ensemble de la galaxie France s’enflamme. Une cascade de réactions finit par obliger la grande hiérarchie du football français à prononcer l’exclusion sur le champ de Nicolas Anelka et son renvoi immédiat sur le continent européen. A commencer par le président de la République Nicolas Sarkozy qui rencontrait le président russe Dimitri Medvedev à Saint-Petersburg et qui, entre deux tentatives de rallier le président russe à sa croisade pour plus de régulation financière, trouva le temps et la disponibilité d’esprit de qualifier «d’inacceptable» l’attitude de Nicolas Anelka à l’égard de son sélectionneur. L’intervention de Nicolas Sarkozy dans ce grand psychodrame avait le mérite immédiat de libérer la parole des autres politiques sur la question. Ils étaient, depuis la sortie de Rama Yade sur la nécessité pour l’équipe de France de surprendre par son jeu et non par le clinquant de ses hôtels, contraints à un silence de moine et à une solidarité de légionnaires. Puis s’en est suivi un vrai concours d’indignation, une compétition ouverte à qui prononcera le plus acide des réquisitoires contre Nicolas Anelka. Journalistes sportifs, commentateurs de l’actualité, philosophes, écrivains, hommes de la rue, piliers des comptoirs, animateurs de chaumières, tous s’engouffrèrent dans cette brèche. Les performances médiocres de l’équipe de France dans cette Coupe du monde sud-africaine avaient provoqué une telle frustration, un tel dépit que l’affaire Anelka tombait comme un cadeau du ciel pour en absorber les effets. Il est vrai que le profil explosif de Nicolas Anelka, son folklore de «bad boy», sa carrière marquée par de nombreux coups de gueule contre sa hiérarchie, son arrogance affichée comme un style de conduite, son antipathie travaillée presque comme une vengeance sociale, ont largement contribué à susciter un torrent d’indignations et de haut-le-cœur. Il était plus facile de s’enflammer contre un Nicolas Anelka, sûr de lui et dominateur que contre un Zinédine Zidane, timide et réservé et l’efficacité en plus. Pour tenter de comprendre à qui profite le scandale, le mieux est encore d’examiner les conséquences immédiates de cette affaire Anelka. La première est que les pressions ont été relativement levées contre l’entraîneur Raymond Domenech, devenu une victime désignée alors qu’il campait le personnage de coupable-responsable, et la présidence de la Fédération française de football en la personne de Jean-Pierre Escalettes qui ont fait des choix et des castings contestables. Aujourd’hui, avec des hommes au comportement impardonnable de Nicolas Anelka, la pilule de la défaite s’avale plus rapidement et la bérézina devient plus supportable.

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