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Nicolas Sarkozy cherche à conjurer la malédiction des sondages

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Il faut être ou profondément naïf ou incommensurablement désespéré pour croire qu’une simple émission de télévision peut d’un coup de baguette magique renverser une tendance lourde. C’est pourtant ce qui se murmurait à la veille de la prestation télévisée de Nicolas Sarkozy, dans un de ces moments présentés comme le premier grand tournant.
Il faut dire que l’instant solennel coïncidait avec le premier anniversaire d’une euphorique accession au pouvoir. Une courte année plus tard, le charme des promesses inconsidérées, le halo de la dynamique et de la nouveauté semble définitivement évaporé. Nicolas Sarkozy est resté scotché à un niveau de désamour des français qui interpelle et soulève de nombreuse interrogations.
Logiquement, un président jeune, plein d’entrain, d’énergie et de bonne volonté, qui se propose de reformer une France en panne d’idées et de mouvements, recroquevillée sur ses maigres acquis et ses intouchables rentes, avait toutes les chances de mettre les forces du progrès et du mouvement dans sa poche. D’autant qu’il succédait à un homme en fin de carrière, discrédité par les scandales de fin de règne.
Et pourtant cet homme, Nicolas Sarkozy, avait réussi l’exploit assez rare de provoquer des attitudes enragées de l’opposition au sein de l’hémicycle aux cris humiliants de «rendez-nous Chirac et De Villepin !». Il a réussi à donner des urticaires à sa propre famille politique au point de se déchirer en public et de laver son linge sale sur le bitume. Tous les matins en se rasant, Nicolas Sarkozy doit subir une nuée d’interrogations : «Quelle fausse stratégie ai-je suivie pour aboutir à un tel résultat ? Quelle erreur de casting ai-je commise pour avoir ce spectacle de désolation ?». Nombreux étaient ceux qui estimaient que la chute d’estime qui avait foudroyé Nicolas Sarkozy était principalement le fruit des soubresauts de sa vie conjugale. Durant cette parenthèse, le jeune président de la république est apparu comme instable et loin d’être sincère. Le roman organisé de son passage éclair de Cécilia, après les larmoyantes déclarations d’amour, à son clone en plus jeune, Carla, n’avait pas les ingrédients indispensables pour convaincre et séduire. Plus Nicolas Sarkozy peinait à vendre sa sincérité, plus il dévoilait le côté factice, fardé et lourdement surjoué de sa vie privée.  Mais les malheurs de Nicolas Sarkozy n’ont pas pour origine qu’une surexposition de ses secrets d’alcôve. La meilleure preuve en est que lorsqu’il a décidé de fermer cette parenthèse People en se livrant à un gigantesque exercice de self-control, l’affection et l’estime des Français n’ont pas assiégé le palais de l’Elysée. Nicolas Sarkozy est resté plombé par de mauvais sondages. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette permanente disgrâce.
La première est que Nicolas Sarkozy paie cash sa promesse électorale de vouloir être «le président du pouvoir d’achat» alors que les fondements de sa politique actuelle  conjugués à un contexte économique international défavorable font fondre à vue d’œil ce pourvoir d’achat au point de fédérer des colères sociales multiples.
La seconde raison réside dans le choix d’un Premier ministre non combatif qui préfère jouer les rentiers tranquilles et qui refuse de jouer son rôle de fusible que l’esprit des institutions lui réserve naturellement. François Fillon peut toujours arguer que c’est la surexcitation d’un président nouvellement élu qui l’a obligé à une telle posture.
La troisième raison est moins débattue. Elle touche les effets boomerang d’une ouverture politique menée au forceps. Sur le coup, cette politique d’ouverture sur la diversité avait provoqué des réactions positives immédiates, mais elle semble avoir entraîné des ravages au sein de la famille politique de Nicolas Sarkozy. L’UMP, le parti et le groupe parlementaire, ne parvient pas à s’en  remettre. D’où les grincements des uns et la mauvaise volonté des autres qui compliquent l’avantage d’un président dont l’obsession immédiate est de reconquérir l’estime des Français.

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