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Nicolas Sarkozy provoque la grogne des militaires

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Il y a un grand bémol à mettre à cette quinzaine magique que vient de vivre Nicolas Sarkozy.Il s’agit de la grogne au sien de la hiérarchie militaire provoquée par la sortie du «Livre blanc» sur la réorganisation de l’armée et les propos très durs du président de la république lancés après la grande gaffe de Carcassonne lorsqu’un soldat avait utilisé des balles réelles dans un exercice d’entraînement en milieu urbain.
La quinzaine magique avait commencé par la présidence française de l’Union européenne lancée en grande pompe sous le slogan fédérateur de la protection du territoire de l’immigration clandestine et la protection de l’environnement de la pollution excessive industriel.Cela s’est poursuivi par le faste politique du sommet pour l’Union pour la Méditerranée et ses nombreuses étoiles de la diplomatie. Le tout entrecoupé par une formidable opération de communication et de séduction autour de la libération d’Ingrid Betancourt. Et cela s’est terminé par un étincellant 14 Juillet en l’honneur de Ban Ki-moon et des Casques bleus.
Et pendant que Nicolas Sarkozy savourait ces grands moments qu’il sait bénéfiques pour sa courbe des sondages et son indice de crédibilité domestique et internationale, la Grande Muette toussait à grands coups laissant transparaître pour les première fois pendant ces trois dernière décennies un grand malaise.
Tout a commencé sans aucun doute par la publication du Livre blanc de la défense dont l’objectif est de réorganiser l’armée française. Avec comme conséquences immédiates la suppression de près de 54000 postes et la disparition de nombreuses casernes si utiles à l’animation économique d’innombrables petites villes et villages. Malgré le consensus apparent, de nombreuses voix discordantes se font entendre. Un groupe de hauts gradés anonymes signe une tribune virulente dans les pages du «Figaro» pour faire entendre une opposition sans concession à la nouvelle politique de Nicolas Sarkozy. L’opération prend un nom folklorique : «Surcouf». Le sang de Nicolas Sarkozy n’a fait qu’un tour. Non seulement la police militaire a été chargée d’identifier les auteurs en vue de les punir pour avoir violé le droit de réserve qui distingue la posture militaire mais le président de la république aurait tenu à rajouter sa touche personnelle en chargeant le contre-espionnage civil, la DST, d’une enquête parallèle. Cette décision fait l’objet d’une grande polémique.
Cette tension entre Nicolas Sarkozy, chef des armées et une grande partie de l’institution militaire s’est télescopée avec la grande bourde de Carcassonne et ses 17 blessés. Cela avait provoqué la démission de Bruno Cuche, le chef d’état-major de l’armée de terre après les propos jugés insultants du président de la république sur «l’amateurisme» à l‘origine de cette catastrophe.
Autre événement concomitant qui aurait participé à la baisse du moral de l’armée, la présence du président syrien Bachar Al Assad à la tribune officielle du 14 Juillet à qui l’armée française était obligée de rendre des hommages. Pour bien marquer leur mauvaise humeur, les jeunes officiers de l’Ecole militaire interarmées qui défilait devant le président syrien, avait choisi pour parrain de leur promotion le lieutenant Dejean de la Bâtie, tué en compagnie avec 57 autres camarades lors de l’explosion du célèbre immeuble du Drakkar au Liban le 23 octobre 1983. La Syrie de Hafez Al Assad était lourdement soupçonnée d’avoir parrainé cette opération.
Cette situation a été exploitée par l’opposition comme vient de le faire Ségolène Royal déjà engagée dans une véritable course-poursuite contre ce qu’elle appelle «le clan Sarkozy» : «Je dénonce l’intolérable épreuve infligée à tous les Français et à nos forces armées républicaines contraintes de défiler devant la présence inadmissible de Bachar Al Assad, présent à la tribune officielle du 14 Juillet, jour de fête pour les libertés républicaines».
Ses rapports tendus entre le président de la république et son armée sont suffisamment graves et inédits pour soulever une grande inquiétude. De nombreux commentateurs, spécialistes des questions de défense, somment le président de la république de mettre fin à ce dangereux divorce sous peine de voir le fossé se creuser d’avantage entre les ambitions diplomatiques affichées de la France et des capacités de réaction et de persuasion.

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