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Nicolas Sarkozy se résigne à parler aux Français

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Jamais sans doute une intervention de Nicolas Sarkozy n’aurait été autant attendue par les Français et vivement souhaitée par la majorité présidentielle. C’est que l’homme semble être pris dans les tenailles d’une crise politique et médiatique si aiguë que non seulement elle met en danger le présent de sa gouvernance mais elle remet en cause aussi l’avenir de ses ambitions. Nicolas Sarkozy est pris au piège d’une sale affaire d’argent illégal perçu pour financer sa campagne présidentielle avec un faisceau de lourds soupçons de complaisance fiscale à l’encontre d’une généreuse donatrice. Le tout embaumé d’un criant conflit d’intérêt entre un ministre du Budget chargé de collecter les impôts dont l’épouse a été au service de Liliane Bettencourt et le trésorier de l’UMP dont la hantise est d’augmenter le bas de laine de guerre électorale de son parti. Au jour d’aujourd’hui, la stratégie de défense de Nicolas Sarkozy avait été divisée en deux strates bien distinctes. La première est de considérer que tous les malheurs qui arrivent à son gouvernement sont le fruit d’une machination ourdie par l’opposition dont la hantise première est de bloquer le train de ses réformes. Selon la logique déployée par Nicolas Sarkozy, l’opposition n’a pas pu le faire de manière institutionnelle, voire démocratique. Elle l’accomplit par les scandales qui tendent à discréditer et à affaiblir l’exécutif. La seconde strate de défense est de s’attaquer à la presse coupable de s’acharner pour détruire Nicolas Sarkozy. En ligne de mire des hommes comme Edwy Plenel, ancien directeur de la rédaction du journal «Le Monde», animateur du site d’information «Mediapart» à l’origine de la déflagration qui secoue actuellement la galaxie Sarkozy. En ligne de mire aussi des journaux comme le magazine «Marianne» devenu au fil des années la chapelle-refuge de tous les allergiques à Nicolas Sarkozy. Dans son intervention prévue ce lundi soir, Nicolas Sarkozy est programmé pour rejouer ses deux partitions. L’une sur l’opposition qui s’enflamme au point de perdre le nord par manque de clairvoyance, l’autre sur la presse qui perd le nord par excès de haine. Mais s’il se limite à ces arguments, le président Sarkozy aura perdu une grande opportunité de tenir un langage de vérité aux Français, le seul qui avait construit sa magie auprès des Français en 2007 et le seul, mais n’est-ce pas trop tard, apte à garantir un retour d’affection vers l’Elysée actuellement maudit par le cumul des scandales. Un sujet cardinal que Nicolas Sarkozy ne peut éviter est celui du remaniement. Il est vrai que la réflexion de son entourage est divisée entre ceux qui le veulent immédiat, la seule voie pour éteindre le feu et ceux qui le veulent en octobre, une manière de montrer que le président de la République ne se laisse pas de dicter son agenda par les grandes titres de l’actualité mijotés selon l’UMP par d’obscures officines. Entre ceux qui veulent conserver François Fillon à Matignon et ceux qui veulent le renvoyer à ses circuits automobiles pour lesquels il avait montré une étrange passion. Il n’empêche que Nicolas Sarkozy joue ce lundi soir son avenir et sa carrière. Il ne s’agit ni plus ni moins que de tenter de redresser cette pente raide dans laquelle sa gouvernance a trébuché. A défaut, la chute sera sans fond.

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