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Nicolas Sarkozy subit les remontrances de l’église sur les Roms

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Nicolas Sarkozy est un vrai malchanceux. Alors qu’il avait huilé sa carapace pour subir les assauts d’une gauche remontée par son virage sécuritaire et les quolibets d’une extrême droite régénérée par la mise en valeur de son fonds de commerce, voilà que l’attaque la plus traitre sous forme d’un coup de pied de l’âne inattendu lui vient des hommes d’église, écœurés par sa politique d’expulsion tous azimuts des Roms. La colère fut si violente, si difficile à contenir qu’un prêtre de Lille, le père Arthur, a non seulement décidé de renvoyer à Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur et du Culte la médaille de l’ordre national du Mérite, une des plus hautes distinctions françaises, mais il s’est mis à prier publiquement que «Nicolas Sarkozy ait une crise cardiaque» pour que tout cela s’arrête.
Cette position inédite, parce que tranchée comme un rasoir, ne fut pas le seul signe de mauvaise humeur des hommes du sérail religieux à l’encontre de Nicolas Sarkozy. De nombreuses personnalités de l’église ont eu l’occasion de dire tout le mal qu’ils pensent de sa politique sécuritaire, jusqu’au plus capé d’entre eux, le pape Benoit XVI qui avait adressé un message en français à des pèlerins français venus cueillir sa parole. Le message indirectement adressé à Nicolas Sarkozy: «savoir accueillir les légitimes diversités humaines». Ces critiques contre Nicolas Sarkozy de la part de l’église sont d’autant plus surprenantes que depuis le début de son mandat, le président de la République, chantre d’une laïcité positive qui avait affirmé «qu’un instituteur ne pourra jamais remplacer un curé», avait tenu à montrer des gages de fidélité et d’estime à l’encontre de cette institution, au point d’apparaître dans certaines séquences comme un nouveau passionné de la foi. Pour le président de la République comme pour son gouvernement, la mauvaise humeur des hommes d’église à leur égard n’est pas à prendre à la légère. La raison est simple. Une grande partie de leurs bases électorales est directement prise en main et travaillée par les réseaux catholiques qui parviennent à faire entendre leur voix jusqu’aux plus hautes structures du pouvoir de Nicolas Sarkozy comme l’UMP ou son groupe parlementaire. Et si jusqu’à présent, le président de la République avait trouvé la parade pour moquer l’hypocrisie de ses détracteurs de l’opposition en les renvoyant à leurs contractions sociales d’élites déconnectées de la réalité du pays et du bon peuple, il paraît difficile d’imaginer le genre de réponse qu’il peut apporter à cette rébellion des prêtres contre sa politique sécuritaire. Va-t-il les traiter de «bons samaritains», rêveurs et inconscients des dures réalités sociales et économiques du pays? Aucune voix à droite n’osera franchir ce rubicon sans courir le risque de valider son divorce avec les hommes d’église. Nicolas Sarkozy, qui s’apprête à faire sa véritable rentrée politique cette semaine, a pris la mesure des conséquences que peut générer la colère de l’église sur un sujet aussi sensible que sa politique sécuritaire. C’est pour cette raison qu’il a dépêché sur les ondes des radios son ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux pour lancer des invitations à venir échanger et dialoguer. Avec l’espoir de faire de la pédagogie et de convaincre.

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