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Nicolas Sarkozy transforme l’essai méditerranéen

© D.R

Le Grand Palais qui avait abrité les travaux fondateurs du somment de l’Union pour la Méditerranée n’avait pas encore repris sa légendaire tranquillité que déjà les questions des éditorialistes fusent sur les bénéficiaires et les perdants d’une telle aventure. L’exercice est tentant de se livrer à une sorte de quiz politique pour bien évaluer les gains des uns et des autres.
A première vue, l’homme qui semble avoir raflé la mise est le président français Nicolas Sarkozy. Non seulement il avait réussi à convaincre en si peu de temps autant de pays à participer à ce sommet, transformant la rencontre de Paris en un gigantesque et prestigieux forum diplomatique, mais il a été durant tous les week-ends sur toutes les photos, à haranguer avec des phrases grandiloquentes les participants pour leur faire partager sa passion du destin commun qui doit lier les pays de la Méditerranée.
Dans la bouche de Nicolas Sarkozy, ce qui ressemblait hier à un impossible travail de Sisyphe, à une malédiction éternelle, n’est aujourd’hui qu’une question de volonté et de détermination. Cette posture a été conjuguée avec fougue sur tous les tons au point d’émouvoir et de convaincre les plus sceptiques. Nicolas Sarkozy a délivré une parole si forte qu’elle restera comme l’âme fondatrice de cette Union pour la Méditerranée.
Sur le plan diplomatique, le bilan est très honorable. Même si Nicolas Sarkozy, sous ses habits neufs de faiseur de paix au Proche-Orient, n’a pas réussi à parrainer la poignée de main historique et inédite entre le Syrien Bachar Al Assad et l’Israélien Ehud Olmert, les avoir réunis autour d’une même table relevait déjà de l’exploit. Et à tous ceux à qui ce moment rare aurait échappé, Nicolas Sarkozy s’est fait un devoir d’en rappeler l’ampleur : «Je voudrais dire combien c’est émouvant de voir dans la même salle autant de chefs d’Etat arabes et le Premier ministre israélien (…) L’Union pour la Méditerranée, c’est la paix». Il est vrai que durant ce sommet, israéliens et syriens se son livrés au jeu du chat et de la souris.
Nicolas Sarkozy s’est largement rattrapé sur le front israélo-palestinien. A l’Elysée où il recevait Ehud Olmert et le président de l’Autorité palestinienne, il a connu un vrai «moment américain». Il a supervisé, avec un grand sourire et «une excitation de petit garçon» comme dirait une célèbre icône de la télévision française, une poignée de main entre Olmert et Abbas. Malgré la bonne entente, en théorie, entre les deux protagonistes, cette poignée de main avait une grande signification politique pour les deux hommes dont le leadership est violemment contesté dans son camp. L’autre front sur lequel la diplomatie de Nicolas Sarkozy semble avoir fait des miracles est le front libanais. La grande histoire retiendra que c’est à Paris où la première rencontre entre le président syrien Bachar Al Assad et le nouveau président libanais Michel Souleymane a eu lieu, et que c’est à Paris où les deux pays, en théorie libres et souverains, ont annoncé un échange d’ambassadeur. Un vrai tournant. Cette performance rejaillit sur un autre homme, le président syrien Bachar Al Assad. Alors qu’il y a encore quelques petits mois, la Syrie trônait allégrement sur la liste des «Rogue state» dont le changement de régime était inscrit dans le calendrier des événements à venir, le miracle «méditerranéen» a rendu tout son rôle à la Syrie. Et c’est le président Nicolas Sarkozy qui le dit sans détour : «Je voudrais dire au président Bachar Al Assad combien il est important que la Syrie joue tout son rôle dans les affaires de la région et combien était important pour la France le dialogue que nous avons choisi d’emprunter, un dialogue lucide, franc, loyal». Ce flirt poussé avec la Syrie allant jusqu’à inviter Bachar Al Assad aux festivités du 14 Juillet n’est pas du goût de tout le monde. L’opposition en la personne du premier secrétaire du Parti socialiste s’est saisie de l’affaire pour stigmatiser ce marché de dupes : «Il n’y a eu aucune contrepartie (aux gestes de Paris à l’égard de Damas) ,et de ce point de vue c’est Assad qui a gagné une reconnaissance internationale à peu de frais (…) Le fait même que Nicolas Sarkozy n’ait pas évoqué l’exigence d’un procès international (sur l’assassinat de l’ancien Premier libanais Rafic Hariri ) en dit long sur les concessions qui ont été faites côté français et sur les avantages qui ont été tirés par Assad de sa visite ici à Paris».

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