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Nucléaire : L’Iran hausse le ton

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Réponse du berger à la bergère. Après les menaces de l’Administration Bush, l’Iran envisage désormais de rompre les négociations avec l’AIEA. Téhéran reproche aux Européens leur mutisme devant le projet américain d’une résolution condamnant la république islamique.
Mardi dernier, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France ont trouvé un compromis allant dans le sens d’une résolution, d’où la déception du représentant iranien à l’Agence internationale de l’énergie atomique.
Cité par AFP, Pirooz Hosseini s’est dit étonné du suivisme européen. «Nous attendions davantage de nos collègues européens, mais ils ont été soumis à trop de pressions non constructives des Américains », a déclaré M. Hoseini en marge de la réunion de l’AIEA, ouverte depuis lundi. Un haut responsable du département américain avait annoncé, quelques heures plutôt, que l’Iran encourait une saisine du Conseil de sécurité, si elle persiste dans son attitude.
Le «New-York Times» avait rapporté hier, que «des traces d’uranium 235 enrichi à 90% ont été découvertes en Iran», ajoutant que la question était de savoir s’il s’agissait de l’uranium acheté dans le marché noir où, comme le croient les Américains, de l’uranium issu des installations du pays.
Depuis octobre dernier, les Etats-Unis font pression sur les Européens pour l’adoption par l’AIEA d’une résolution condamnant l’Iran sans nuance. Ceux-ci s’en s’étaient tenus jusque-là à leur position de principe, favorable à la poursuite d’une diplomatie «constructive».
En fait, Téhéran aurait omis de révéler quelques détails importants de son programme nucléaire. En particulier les plans d’une centrifugeuse pouvant produire de l’uranium destiné à usage militaire. Une omission présentée par les Américains comme étant une preuve de mauvaise foi. «Il n’y a aucune raison que la coopération se poursuive si les Européens devaient céder aux pressions américaines», avait déclaré pour sa part le ministre iranien des Affaires étrangères.
Kamal Kharazi. Pour le ministre, la maîtrise de la technologie de l’enrichissement de l’uranium relève pour l’Iran de son droit le plus absolu et légitime.
Devant ce raidissement, l’exhortation de la Commission européenne, appelant l’Iran à poursuivre ses efforts dans la coopération avec l’AIEA n’a eu pour principal effet que de raidir les conservateurs. Pour l’aile dure du régime des Ayotallah, il faut mettre fin à la coopération avec l’AIEA et suivre la voix prônée par la Corée du Nord en dénonçant le Traité de non prolifération nucléaire de 1970. Les conservateurs pensent que l’Iran doit se doter de la bombe atomique.
En attendant, la République islamique doit faire face d’ici juin à une éventuelle saisine du Conseil de sécurité de l’ONU, suite au projet de résolution, désormais américano-européen.
Le direceur de l’Agence atomique, Mohamed El Baradei, a de son côté invité Téhéran à ne pas réactiver son programme d’enrichissement de l’uranium. Dans tous les cas, une importante partie de ce feuilleton était attendue ce vendredi, jour où doit se tenir la session plénière de l’Agence internationale de l’énergie atomique. A l’ordre du jour, l’examen d’amendements apportés par les 13 pays du mouvement des non alignés sur le compromis américano-européen. Les pays non alignés souhaitent ôter de ce projet de résolution, son caractère «virulent».
L’ambassadeur de la Malaisie à l’AIEA a déclaré pour sa part, qu’une résolution n’était pas nécessaire. Le texte américain qui devrait être soumis au Conseil des gouverneurs compte sur le soutien de 18 des 35 membres de l’exécutif de l’AIEA.

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