Le Sud-Soudan est en proie à une «guerre» pour les ressources et non pas à des conflits tribaux, a soutenu le chef d’état-major de son armée, accusant Khartoum de vouloir déstabiliser la région à l’approche du référendum d’indépendance. «Il n’y a pas de tribalisme au Sud-Soudan. Il y a plutôt une guerre pour la mainmise sur les ressources, les gens veulent simplement davantage de vaches», a déclaré James Hoth lors d’une conférence tard mercredi soir à Juba (sud), à l’occasion de la parution d’un livre co-écrit avec le chef du renseignement sud-soudanais, Kuol Deng Abot. Plus de 700 personnes ont été tuées et environ 150.000 autres ont été déplacées par les violences depuis le début de l’année au Sud-Soudan, selon les estimations de l’ONU. En 2009, 2.500 personnes sont mortes et 350.000 avaient été déplacées lors de combats alors attribués à une montée en flèche des violences tribales. «Des civils armés tuent des gens pour faire un petit gain, pas parce qu’ils ont une vision politique», a ajouté M. Hoth, admettant toutefois que des hommes politiques sudistes attisaient parfois des conflits entre clans pour ensuite se targuer d’éteindre le feu et ainsi en tirer un «bénéfice». Les Sud-Soudanais doivent prendre part en janvier à un référendum d’indépendance qui pourrait aboutir à la partition du Soudan, pays le plus vaste d’Afrique. Mais certaines indications laissent penser qu’il pourrait être reporté. «Personne ne peut arrêter le référendum, personne… Le Sud-Soudan sera un Etat viable», a déclaré M. Hoth, accusant le gouvernement central de Khartoum de chercher à déstabiliser le sud, région sous-développée plus vaste que la France et sortant de deux décennies de guerre civile avec le nord du pays. «Le gouvernement de Khartoum veut créer de l’agitation au sud… Ils disent à la communauté internationale que le sud n’est pas prêt à se gouverner lui-même», a ajouté le chef d’état-major. Le gouvernement soudanais a toujours nié ce type d’allégations.