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Ossétie du Sud : Impasse à l’ONU

Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est séparé samedi 9 août à New York après avoir échoué pour la troisième fois à s’entendre sur un appel à une trêve en Ossétie du Sud entre la Géorgie et la Russie. «Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il était très difficile, voire impossible, de trouver un terrain commun pour une déclaration», a déclaré à la presse le président en exercice du Conseil de sécurité, le Belge Jan Grauls. «Il est clair que le conflit s’étend à présent à d’autres régions de Géorgie, en particulier à l’Abkhazie», région séparatiste située à l’ouest de la Géorgie en bordure de la Mer Noire, a-t-il admis. Edmond Mulet, secrétaire général adjoint de l’ONU pour les opérations de maintien de la paix, a indiqué qu’un communiqué du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon allait être publié dans les prochaines heures. Pour sa part, l’ambassadeur de Russie à l’ONU Vitaly Tchourkine a réitéré l’exigence que les Géorgiens «s’engagent à ne pas recourir à la force et se retirent d’Ossétie du Sud», région séparatiste ayant déclaré unilatéralement son indépendance au début des années 90 et soutenue par Moscou. Tbilissi assure depuis vendredi contrôler presque totalement la petite république sécessionniste et notamment sa capitale Tskhinvali après des affrontements meurtriers. «Le cessez-le-feu n’est pas une solution, cette aventure a échoué et la seule solution est de revenir au statu quo ante», a ajouté M. Tchourkine. «La Russie pour sa part ne retirera pas ses forces de maintien de la paix présentes en Géorgie depuis 1992», a-t-il ajouté. «La plupart des habitants d’Ossétie du Sud sont Russes, et le seul moyen d’arrêter le massacre est que les troupes géorgiennes se retirent», a poursuivi le diplomate russe.
Le président géorgien Mikheïl Saakachvili a affirmé samedi sur CNN que la Géorgie était « prête » à un cessez-le-feu si la Russie mettait fin à ses bombardements, estimant qu’il devrait y avoir un «désengagement» et appelant à «une internationalisation» de ce processus. Tchourkine a estimé que cette interview était «complètement inadéquate». «Il s’attendait sans doute à une victoire rapide», a-t-il ajouté.
Les inquiétudes de la communauté internationale sont montées d’un cran après le bombardement par la Russie du port géorgien stratégique de Poti, où se trouve un terminal pétrolier.
Les dirigeants occidentaux ont exhorté, samedi 9 août, Moscou à mettre fin aux violences qualifiées de «crime de guerre» par M. Saakachvili.
Toutefois, la Géorgie porte une part de responsabilité dans ce conflit, a estimé samedi un responsable du département d’Etat américain sous le couvert de l’anonymat.
La Pologne a demandé à la présidence française de l’UE de convoquer de façon urgente un sommet européen extraordinaire sur l’Ossétie du Sud.
Mais plusieurs diplomates à l’ONU ont indiqué que la Russie, qui dispose d’un droit de veto au Conseil de sécurité, pourrait faire en sorte que les discussions piétinent afin de laisser à ses troupes suffisamment de temps pour déloger les forces géorgiennes d’Ossétie du Sud.
Le président américain George W. Bush s’est inquiété samedi depuis Pékin de la « dangereuse escalade » dans le conflit et a demandé la cessation immédiate des combats tout en indiquant que les Etats-Unis oeuvraient «avec (leurs) partenaires européens pour lancer une médiation internationale».
Dans une conversation téléphonique avec M. Bush, le président russe Dmitri Medvedev a insisté sur les « actions barbares » de la Géorgie qui ont fait des « milliers de victimes » selon lui tandis que le Premier ministre Vladimir Poutine dénonçait «la politique criminelle» de la direction géorgienne, parlant de «crime contre le peuple ossète».

• Paola Messana (AFP)

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