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Ould Abdel Aziz, l’homme fort des présidentielles

Le général Ould Abdel Aziz, à la tête de la Mauritanie depuis le coup d’Etat qu’il a mené en août, se présentera à la présidentielle du 6 juin en position de force, sans rival de poids en raison du boycott de l’opposition. En novembre, le président du Haut Conseil d’Etat affirmait que les militaires avaient été contraints de renverser le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi pour sauver le pays et non par désir de prendre le pouvoir et encore moins pour y rester. Mais dimanche, il a mis fin à un faux suspense, en annonçant qu’il allait démissionner avant la fin de la semaine, de l’armée comme de la présidence du Haut Conseil d’Etat, pour se porter candidat à la présidentielle.
«Ce n’est pas une surprise. Il fait campagne depuis des mois et des mois, en voyageant à travers le pays», constate un chercheur de l’Institut français des relations internationales, Alain Antil. L’officier de 52 ans, dont 32 dans l’armée, a déjà troqué sa tenue militaire contre le costume-cravate. Il a lui-même annoncé, dimanche, le scénario des deux prochains mois. Le président du Sénat assurera l’intérim à la tête de l’Etat et le pouvoir militaire restera en place. Quant au gouvernement, il continuera à expédier les affaires courantes jusqu’à l’élection. Pour le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), tout cela n’est qu’une vaste comédie, pour faire accepter le putsch. Jugeant que les cartes sont truquées d’avance, cette coalition de partis a décidé de boycotter le scrutin. À 71 ans, le président renversé, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, a déjà indiqué qu’il ne serait pas candidat. Pour lui, des élections anticipées ne sont envisageables que si les militaires quittent définitivement le pouvoir. Quant à celui qui était arrivé second à la présidentielle de 2007, Ahmed Ould Daddah, il boycottera également le scrutin. Ce dirigeant du Rassemblement des forces démocratiques (RFD) avait d’abord applaudi le coup d’Etat. Mais il a finalement rejoint le camp des anti-putsch. Il juge aussi la candidature du général comme une violation du droit international. La Mauritanie a ratifié une charte de l’Union Africaine interdisant aux auteurs de putschs de se porter candidats à des élections. Aucun candidat ne semble donc en mesure de rivaliser sérieusement avec le général Ould Abdel Aziz, que les médias officiels présentent souvent comme le président des pauvres, acclamé par des foules rendant hommage à son action à chacun de ses déplacements. «Il est déjà en place, il a les élites traditionnelles et la majorité des députés et sénateurs derrière lui», souligne Alain Antil.

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