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P.O : Les colonies sauvages pointées du doigt

La décision de Binyamin Ben Eliezer a été fustigée par le «Yesha», le conseil des colonies juives, qui a estimé qu’elle représentait une «récompense et un encouragement au terrorisme» après 21 mois de soulèvement palestinien contre l’occupation israélienne. Les colons ont reçu pour instruction de démanteler eux-mêmes dix avant-postes dimanche. S’ils s’y refusent, l’armée israélienne sera mobilisée lundi pour exécuter la tâche.
Des responsables du ministère de la Défense ont refusé de préciser quels avant-postes devaient être supprimés. A la différence des 145 colonies implantées en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza et que la communauté internationale considère comme illégales, ces mini-colonies «sauvages» n’ont pas été autorisées par le gouvernement israélien.
L’éviction manu militari des colons qui ont créé sans autorisation ces mini-implantations permettrait peut-être à Ben Eliezer de réduire au silence ceux qui, au sein du Parti Travailliste dont il est issu, exigent de lui une attitude plus modérée dans la coalition gouvernementale dirigée par Ariel Sharon. Champion de la politique de colonisation juive, le Premier ministre israélien n’a pas commenté les propos de son ministre de la Défense.
Un silence qui pourrait laisser penser que Sharon ne considère pas le démantèlement de ces avant-postes isolés comme un risque politique. Ben Eliezer joue un rôle clé dans le redéploiement de l’armée israélienne, qui réoccupe depuis peu sept villes palestiniennes de Cisjordanie en représailles à deux attentats suicides. Le quotidien «Yédiot Aharonot» annonce, par ailleurs, que Tel-Aviv va démanteler les bureaux de liaison israélo-palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza créés dans la foulée des accords d’Oslo de 1993 sur l’autonomie palestinienne.
Le démantèlement de ces derniers symboles de la coopération sécuritaire israélo-palestinienne signifie, selon le journal, qu’Israël prend désormais l’entière responsabilité de la sécurité dans les territoires palestiniens. Selon un photographe de presse, des soldats israéliens ont démantelé dimanche à Beit Jala, dans la région de Beit Lahm, un de ces bureau en ordonnant à la dizaine de Palestiniens qui s’y trouvaient d’évacuer les lieux. Ils ont ensuite fermé à clef les portes du bureau et emporté meubles et armoires ainsi que deux drapeaux palestiniens qui flottaient sur le bâtiment.
L’agence palestinienne WAFA, citant des responsables de la police palestinienne, a confirmé ce témoignage tout en soulignant que les Israéliens n’ont «pas donné de raison» à cette mesure. Les bureaux de liaison ont commencé à fonctionner en 1995 et avaient pour principale mission de régler des questions d’ordre sécuritaire. Des patrouilles mixtes opéraient, notamment, à partir de ces bureaux. Sur le terrain, une bombe a explosé dimanche matin, au passage d’un train de voyageurs bondé près de la ville de Lod, dans le centre d’Israël, blessant légèrement quatre passagers et causant des dégâts mineurs.
L’attentat, que la police impute à des activistes palestiniens, n’a pas été revendiqué jusqu’ici. A Ramallah, en Cisjordanie, des soldats israéliens à la recherche de militants palestiniens ont arrêté plusieurs dizaines de personnes lors de perquisitions dans le camp de réfugiés d’Al-Amary.

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