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P.O : Sharon torpille la paix

Les Palestiniens et les Israéliens ont, manifestement, du mal à mettre en œuvre la fameuse "feuille de route" proposée par le quartette (USA, UE, Onu, Russie) et qui prévoit la création d’un Etat palestinien à l’horizon 2005 et partant l’instauration d’une paix durable dans la région.
Après avoir émis de sérieuses réserves quant au contenu de cette feuille de route, le gouvernement israélien a entrepris de tuer dans l’œuf tout espoir de paix. C’est ainsi que l’armée sioniste a exécuté plusieurs opérations terroristes contre des personnalités de l’opposition palestinienne.
C’est ainsi que samedi soir, à Hébron (dans le sud de la Cisjordanie) des unités spéciales israéliennes ont abattu Abdallah Kawasmeh, un chef de sa branche armée du Hamas. Abdelaziz Rantissi, un haut responsable du mouvement, a promis de venger la mort de Kawasmeh. "L’ennemi sioniste doit s’attendre à une réponse du Hamas pour ce crime", a-t-il déclaré.
Pour sa part, Ariel Sharon a revendiqué, au nom de son gouvernement, "l’opération réussie" d’Hébron contre Kawasmeh. "Il s’agissait d’une opération vitale destinée à assurer la sécurité des citoyens d’Israël", a déclaré Sharon à l’ouverture de la réunion hebdomadaire de son cabinet.
L’attitude israélienne ne facilite pas la tâche du Premier ministre palestinien, Mahmoud Abbas, Abou Mazen. Celui-ci a entamé depuis plusieurs jours des rencontres avec les différentes organisations palestiniennes afin de les convaincre d’observer un cessez-le-feu. Mais la politique d’escalade de la violence menée par le gouvernement Sharon torpille tous les efforts d’Abou Mazen. Malgré l’assassinat de Kawasmeh, Abdelaziz Rantissi, qui a déjà échappé de justesse à une tentative d’élimination dirigée par l’armée israélienne, a affirmé que les négociations pour un cessez-le-feu ne seront pas interrompues. "Les discussions inter-palestiniennes ne seront pas forcément suspendues", a-t-il affirmé.
Nabil Amr, ministre palestinien de l’Information a expliqué que l’assassinat de Kawasmeh "vise clairement à compliquer les choses. Mais les Palestiniens ne devraient pas tomber dans le piège israélien".
Quels que soient les résultats des pourparlers inter-palestiniens, Tel-aviv les rejettera catégoriquement. C’est ce qu’a laissé entendre le ministre israélien des Affaires étrangères, Sylvan Shalom. Dans un entretien avec le quotidien Ashark Al Awsat, Shalom a rappelé que "selon la feuille de route, les Palestiniens doivent démanteler les organisations terroristes et confisquer les armes illégales". Et d’ajouter que "les Palestiniens (…) essayent de conclure un accord avec le Hamas et d’autres organisations. Un tel accord serait une violation de la feuille de route" et signifierait sa fin".
Vendredi, Colin Powell, le secrétaire d’Etat américain a rencontré Ariel Sharon puis Mahmoud Abbas pour tenter de promouvoir l’application du plan de paix. En fait, pour exercer plus de pressions sur ce denier. Et pour cause, il a enfoncé le clou en qualifiant le Hamas d’"ennemi de la paix". Powell a exhorté l’Autorité palestinienne à le couper de son réseau terroriste. Il a d’autre part averti que négocier une trêve comme tente de le faire le Premier ministre palestinien ne suffirait pas. Après le secrétaire d’Etat Colin Powell, la conseillère présidentielle américaine pour la sécurité nationale, Condoleezza Rice, pourrait se rendre cette semaine au Proche-Orient.
"Les Américains nous ont fait part de l’intention de Condoleezza Rice d’effectuer une visite dans la région… mais aucune date n’a été fixée", a déclaré Yonathan Peled, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères.
Parallèlement, le Forum économique mondial qui s’est ouvert samedi dans une station balnéaire jordanienne a été dominé par les affaires irakiennes et palestiniennes.
Les acteurs de la grand-messe de l’économie libérale qui se tient chaque année à Davos, dans les Alpes suisses, se retrouvent cette fois près d’Amman, à Chouneh sur les rives de la mer Morte, pour un "sommet mondial de la réconciliation" de trois jours consacré aux retombées de la guerre en Irak et le processus de paix au Proche-Orient. Plus de 1.100 décideurs originaires de 65 pays sont attendus, dont 11 chefs d’Etat et de gouvernement, et des dizaines de ministres.

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