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Palestine : le spectre de la guerre civile

© D.R

En Palestine, où la situation humanitaire s’aggrave de jour en jour après la décision de la suspension des aides européennes et américaines un nouveau pas vers la guerre civile vient d’être franchi.
Une fois encore, des affrontements interpalestiniens entre les partisans Hamas et ceux du Fatah ont éclaté enflammant à nouveau les territoires palestiniens. C’est fois-ci, le bilan est lourd. Deux militants du Fatah et un islamiste du mouvement du Hamas ont trouvé la mort tandis qu’onze autres furent blessés lors de ces affrontements armés d’une ampleur sans précédent depuis le début de la cohabitation.
Ces heurts, dans la localité d’Abassane dans le sud de la bande de Gaza, sont survenus après l’échec de discussions entre le gouvernement issu du Hamas du Premier ministre Ismaïl Haniyeh et Mahmoud Abbas sur les moyens de sortir de la crise politico-financière provoquée par la suspension des aides directes internationales à l’Autorité palestinienne.
Les affrontements armés ont éclaté entre activistes des deux bords après une série d’enlèvements de membres du Fatah et du Hamas. Des échanges de tirs à l’arme automatique ont opposé les activistes rivaux et au moins une roquette antichar a été tirée lors des affrontements qui ont duré près de deux heures à l’aube. Selon la police locale, les affrontements ont cessé, mais «la situation est très tendue». « Des hommes armés, la plupart du Fatah, sont toujours dans les rues de Abassane», a ajouté la police.
Deux activistes du Fatah, âgés de 25 ans, et un membre du Hamas, âgé de 20 ans, ont été tués dans les échanges de tirs. Un responsable local de la sécurité préventive a été grièvement blessé. Le Hamas a fait porter au Fatah la responsabilité des heurts. « Le problème a commencé dans la nuit de dimanche à lundi lorsqu’un groupe de la Sécurité préventive a kidnappé trois membres d’Ezzedine Al-Qassam » la branche armée du Hamas, a affirmé son porte-parole, Sami Abou Zouhri.
« Nous avons essayé de mettre fin aux affrontements en entrant en contact avec des responsables du Fatah mais il n’y a pas eu de réponse positive de leur part, » a-t-il ajouté. Le Fatah a rejeté ces accusations affirmant que des membres des Brigades Ezzedine Al-Qassam avaient tenté d’enlever un garde du corps du chef de la Sécurité préventive dans la bande de Gaza, Salman Abou Moutlak.
Les heurts font suite à l’échec, samedi dernier, de la rencontre entre le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre Ismail Haniyeh qui ne sont pas parvenus à régler leurs différends sur les questions de sécurité afin de mettre un terme au boycott financier menaçant de faillite le gouvernement du Hamas.
Les relations entre les deux partis sont tendues depuis plusieurs semaines. Le 22 avril, des affrontements entre partisans des deux groupes avaient déjà fait plus d’une trentaine de blessés. Le Hamas a remporté les élections législatives de janvier, mettant fin à une décennie d’hégémonie du Fatah sur les institutions palestiniennes.
Aujourd’hui, le gouvernement palestinien dirigé par le Hamas, est boycotté par la communauté internationale vu que le mouvement radical refuse toujours de reconnaître l’Etat d’Israël. L’Autorité palestinienne traverse une grave crise financière. Et le spectre de la guerre civile menace les territoires palestiniens déjà instables.


 L’Onu tire la sonnette d’alarme


Une crise humanitaire est "aux portes" de la bande de Gaza en raison de la crise financière à laquelle fait face le gouvernement dirigé par le Hamas, privé d’aide internationale, a averti vendredi 5 mai l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). « Il y a deux semaines, le compte à rebours d’une crise humanitaire à Gaza s’était déclenché. Aujourd’hui, elle est à nos portes, » a affirmé dans un communiqué le responsable de l’Unrwa dans la bande de Gaza, John Ging. « Environ 55.000 familles de réfugiés à Gaza recevaient un salaire de l’Autorité palestinienne (…) Ces familles, qui ne l’ont pas reçu depuis deux mois, se tournent en grand nombre vers les centres d’aides de l’Unrwa, qui fonctionnent déjà à flux tendus », a-t-il ajouté. Selon M.Ging, il existe de « nouvelles pénuries de matériels médicaux dans les hôpitaux publics de la bande de Gaza ».

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