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Patrick Devedjian, de la relance à l’opposition

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Le fracas du remaniement ne s’est pas encore calmé que les effluves de rancœur et d’aigreur ont déjà refait surface. Sans parler de la famille centriste qui essaie de fédérer ses symboles pour faire payer à Nicolas Sarkozy sa  mise à l’écart au profit de ce qu’elle appelle communément le retour de «l’Etat RPR», un autre proche de Nicolas Sarkozy, Patrick Devedjian, ministre sortant de la Relance, est en train de prendre carrément le maquis contre le président de la République. Il ne s’agit pas d’une mauvaise humeur dissimulée que, par frustration et volonté de garder les apparences, on dissémine dans les pages confidentielles des journaux avec un dosage suffisamment maîtrisé pour transmettre des messages et ne pas révéler son désarroi. Non, Patrick Devedjian nomme ouvertement le responsable de ses malheurs, le parrain de ses échecs et c’est Nicolas Sarkozy. Il lui reproche d’avoir œuvré dans l’ombre pour le priver de la présidence de la Fédération des Hauts-de-Seine. Une manière de paver le chemin à son fils Jean Sarkozy pour le renouvellement en mars prochain du poste de président du conseil général de ce département. Patrick Devedjian résume l’état de son humeur et de sa relation avec Nicolas Sarkozy avec cette phrase-choc dont l’écho continue de faire des vagues : «Désormais, j’ai le sentiment qu’entre lui et moi, il y a son fils». Dans la bouche de Patrick Devedjian, cela sonne comme un divorce consommé. L’homme était considéré comme un proche notoire de Nicolas Sarkozy, un des premiers à avoir cru en lui et partagé dès le début son ascension vers l’Elysée.  Leurs relations étaient si étroites et leurs rapports si imbriqués que lorsqu’au début de son mandat, Nicolas Sarkozy avait voulu tester la recette magique de l’ouverture avec l’arrière idée de faire à la fois un coup médiatique et de semer la zizanie dans les rangs de la gauche, Patrick Devedjian eut cette phrase sous forme de déclaration d’amour déçu : «Je suis pour un gouvernement d’ouverture, y compris aux Sarkozistes, c’est tout dire». A cette époque, cette saillie fut rangée dans le catalogue des boutades et des bons mots, avec la certitude de l’époque qu’un homme comme Patrick Devedjian, au sang arménien facilement inflammable, ne pourra jamais faire du tort à Nicolas Sarkozy. Puis il y a eu l’épisode malheureux de la tentative du président de la République d’imposer son fils Jean à la tête de l’EPAD (Etablissement public pour l’aménagement de la région de la Défense) que venait de quitter Patrick Devedjian atteint par la limite d’âge. Cette tentative avait échoué, mais a laissé beaucoup de traces. Comme lot de consolations, Patrick Devedjian fut nommé comme ministre chargé de la Relance où il n’a rien relancé même pas son image. Resté invisible et inaudible tout au long de son mandat, Patrick Devedjian a dû quitter le gouvernement sans que personne ne s’en aperçoive. Dans l’indifférence générale. Il a donc fallu ses aigreurs contre Nicolas Sarkozy pour réapparaître dans le radar de l’actualité. Son histoire porte une seule morale : si le premier cercle commence à se fissurer de cette manière et devenir un centre productif d’opposition, Nicolas Sarkozy, dont l’urgente stratégie est de rassembler sa propre famille politique avant de pouvoir envisager les échéances à venir, a beaucoup de soucis à se faire. Que de migraines en perspective.

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