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Périscope : Dégoût et colère

En privilégiant la logique de guerre, George W. Bush, pour qui l’option militaire a toujours prévalu dans la crise irakienne, a fini par mettre ses cartes sur la table. Cette guerre était programmée depuis longtemps. Tout le reste est tactique. La stratégie de l’Administration américaine consistait à recourir au conflit armé parce que les objectifs des Etats-Unis au Proche-Orient ne correspondaient pas à l’objet des négociations qui se sont déroulées au Conseil de sécurité. L’occupation de Bagdad passait par les routes sans loi : la guerre n’a rien à voir avec le cadre juridique international auquel les Américains prétendaient se référer. Au contraire, elle s’inscrit dans une tout autre logique, celle du remodelage fondamental de tout le Proche-Orient et partant l’instauration d’un nouvel ordre mondial pour la prochaine génération. Menaces sur la coexistence pacifique, devenir de l’ONU, équilibre transatlantique, relations avec l’Union européenne et la manière dont les Etats-Unis vont s’engager dans le monde sont autant de questions soulevées par la façon dont Washington gère le dossier irakien. La manière dont cette guerre a été engagée entraîne déjà de profonds dégâts co-latéraux : le désaveu de l’ONU, seule source de la légitimité internationale, l’éclatement du monde occidental et la marginalisation des opinions publiques constituent de profondes blessures qui risquent de mettre beaucoup de temps à se cicatriser. Ce fiasco est la conséquence directe de la volonté de l’actuelle administration américaine de jouer au gendarme du monde. Faut-il pour autant renoncer ? Le bon sens nous dicte le contraire, c’est-à-dire la mobilisation sur tous les fronts contre la dérive fascisante de l’Administration Bush, qui n’est pas l’Amérique à laquelle nous avons toujours cru.  Alors que l’Irak va crouler sous le déluge de bombes de plusieurs tonnes, rappelons à ceux qui veulent l’ignorer que la guerre est un mal absolu et totalement injustifiable. Elle tue des milliers d’innocents. Elle est le sommet de la barbarie.
Un confrère écrivait lors de la première guerre du Golfe ces mots qui gardent toute leur actualité : «l’Histoire démontre que pour avoir raison du dictateur Saddam Hussein, le carnage et l’humiliation d’un peuple n’étaient pas nécessaires (…) Il faut cerner ailleurs les véritables raisons du massacre des innocents qui commence. Car, il ne faut pas se laisser embobiner par les thuriféraires de la guerre».

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