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Périscope : Désastre en vue

La politique moyen-orientale de l’actuelle Administration américaine est un désastre. Chaque jour qui passe dans cette région du globe est plein d’horreur, de haine et de désespoir. En quelques mois de présidence, George Bush a réussi le tour de force de laisser le conflit israélo-palestinien s’enliser à telle enseigne que même les timides avancées dans le processus d’une solution pacifique négociée relèvent du souvenir. Il a bradé le capital sympathie que l’humanité vouait aux Etats-Unis d’Amérique, symbole de liberté et de droits de l’Homme. Sa politique a fini par laminer le camp des modérés, en soutenant le jusqu’au-boutisme des extrémistes israéliens menés par Ariel Sharon et en marginalisant les plus modérés parmi les Palestiniens.
En diabolisant l’Autorité palestinienne et son Président, Yasser Arafat, il éloigne encore davantage non seulement les perspectives d’une paix juste et durable au Proche-Orient, mais il fragilise aussi des alliés aussi sûrs que l’Arabie saoudite et l’Egypte.
À cause des maladresses de la diplomatie de l’Administration Bush et de son unilatéralisme arrogant, le monde arabe est acculé à soutenir Saddam Hussein. Le plus grave, c’est qu’il ne s’agit pas vraiment de maladresses mais d’une politique concertée qui provoque révolte et mépris à travers le monde contre cette Amérique, puissance hégémonique mondiale, conquérante et agressive. La nouvelle orientation diplomatique de l’Administration américaine reste une énigme, à cause de contradictions découlant d’une approche déséquilibrée à l’égard des zones de tension dans le monde.
L’illustration la plus frappante de cette absence de lucidité nous vient de Corée du Nord. À peine la position de Pyongyang s’est radicalisée que l’attitude Colin Powell s’est inversée. Le secrétaire d’Etat américain, qui menaçait ce pays des pires représailles, s’est mué en courtisan estimant qu’un compromis entre les Etats-Unis et la Corée du Nord était négociable. De la vision stratégique concernant une crise conjoncturelle spécifique, on est passé à l’improvisation, qualifiée par Washington de tactique.
De la surenchère guerrière, on est passé aux ouvertures diplomatiques. On est estomaqué devant tant d’improvisations. En pensant au Proche-Orient, à travers deux conflits majeurs, celui de Palestine et d’Irak, on ne peut que paniquer à l’idée que Washington continue à croire naïvement que cette région est son fief personnel, avec Israël dans le rôle de Sparte local chargé de maintenir l’ordre américain. À terme, les risques de l’échec moral de l’Amérique sont énormes.

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