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Périscope : Du bon sens

Le regain d’activisme diplomatique en cours laisse entrevoir, bien que modestement, la possibilité d’une solution non militaire au conflit Irak-Etats-Unis. Cet activisme est la conséquence de l’accord arabe pour une réunion ministérielle en Turquie pour débattre des retombées d’une éventuelle guerre sur la stabilité interne et la souveraineté des acteurs limitrophes de l’Irak. Pourtant, sur le terrain, au vue de l’imposant dispositif militaire américain, tout est en place pour une frappe contre le régime de Saddam Hussein.
L’Administration américaine nous a habitués à des contradictions qui ne cessent de désorienter. Ainsi, alors qu’elle prépare sa guerre contre Bagdad, alors même que les inspecteurs en désarmement de l’ONU n’ont pas encore remis leurs conclusions, elle se dit prête à négocier avec la Corée du Nord qui exhibe fièrement ses missiles de longue portée. Partant de cette logique à sens unique, les Etats-Unis ne semblent vouloir punir que Saddam Hussein, qu’il possède ou non des armes de destruction massive, qu’il accepte ou non de se plier aux décisions des Nations unies.
L’ensemble des prétextes invoqués, pour réserver un traitement particulier au régime irakien, ne résiste pas à l’analyse et au bon sens. Ce régime n’est pas différent de ceux du Proche-Orient. Même l’argument démocratique n’est pas valable pour justifier son renversement. Saddam Hussein n’est pas le seul dictateur de la région. Son défaut majeur consiste en son hostilité congénitale à la mainmise de Washington sur les richesses arabes. Il devenait de ce fait l’ennemi public numéro Un des Etats-Unis. Il faut donc l’abattre d’urgence avant qu’il ne fasse des émules.
La mise en quarantaine du régime irakien est l’illustration de l’hégémonie américaine sur le monde et du défaitisme manifesté par les acteurs régionaux de ne pas déplaire à l’administration Bush. Les voisins de l’Irak tremblent à l’idée que les objectifs des Etats-Unis en Irak ne soient, en fait, le prélude à un réagencement (reshaping) de l’ensemble du Proche-Orient à leurs dépens. D’où le regain actuel d’activisme diplomatique.
Empêcher la guerre contre l’Irak devient ainsi un impératif de politique intérieure pour l’ensemble des pays de la région. Ils se préparent à évacuer leur angoisse à l’occasion de la réunion prévue en Turquie qui vise, au mieux, à faire des propositions pour éviter le conflit, au pire, à limiter les conséquences d’une guerre en la confinant au seul Irak.

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