La sécurité antiterroriste du continent africain est débattue à Alger, à l’occasion d’une réunion intergouvernementale des Etats membres de l’Union africaine consacrée à ce thème. Quoi de plus banale qu’une telle réunion en cette semaine de commémoration des attaques terroristes du 11 septembre.
Ce qui l’est moins,par contre, c’est l’utilisation faite par l’Algérie à une telle rencontre exploitée à outrance pour redorer le blason d’un pays lui-même générateur et parrain de terroristes de tous bords. La guerre planétaire antiterroriste engagée par les Etats-Unis, dans la logique initiale de l’onde de choc émotionnelle qui secoue l’humanité, est devenue une aubaine miraculeuse pour les dirigeants algériens qui l’exploitent à outrance en vue de légitimer le terrorisme d’Etat qu’ils exercent sur leur propre peuple, depuis une dizaine d’années. Ce peuple a payé un lourd tribu au terrorisme entretenu d’une façon ou d’une autre par les services algériens. Sur une décennies on a enregistré 120 000 morts, selon le département d’Etat américain, ce que cherche à occulter à tout prix le pouvoir d’Alger en chargeant les seuls islamistes qui, curieusement ,reviennent plus forts chaque fois qu’on annonce leur élimination. Par un curieux hasard, on a annoncé, il n’y a pas longtemps, la découverte de « réseaux islamistes liés à Ben Laden » qui menacent « les intérêts américains et européens ». Une large exploitation médiatique a été faite à cette manne tombée du ciel à un moment où les militaires algériens se mobilisent pour démentir les accusations portées contre eux, en réduisant le drame algérien à une simple affaire d’islamistes terroristes et en occultant l’équation politiquede la confrontation « société-pouvoir », que ne cesse de dénoncer Hocine Ait Ahmed, figure emblématique de la révolution algérienne et dirigeant du Front des Forces socialistes.
Ce terrorisme d’Etat ne s’arrête pas aux seules frontières algériennes. Il est même exporté chez ses voisins. Depuis plus d’un quart de siècle, l’Algérie arme et entretient un pseudo-mouvement de libération pour déstabiliser le Maroc et l’amputer d’une partie de son territoire. Par Polisario interposé, Alger a recours au terrorisme d’un groupuscule de mercenaires réfugiés à Tindouf pour justifier ses desseins expansionnistes. D’un terrorisme résiduel à un autre, on a pas fini de comptabiliser les dégâts collatéraux.