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Périscope : Encore le Golfe

Les Palestiniens neutralisés, le président George W. Bush se sent les mains libres pour mener une nouvelle guerre à Bagdad dont le but avoué est le contrôle absolu de tout le Moyen-Orient. La question non résolue de la Palestine n’est plus un obstacle insurmontable pour ouvrir un autre front régional, qui intéresse beaucoup plus Washington, celui de l’Irak.
Bien au contraire, estiment certains analystes, l’existence d’un brasier palestinien peut au contraire s’avérer positive pour les Etats-Unis, en ce sens qu’elle fragilise plusieurs des acteurs régionaux. L’Irak est essentiel pour Bush à plusieurs titres. Possédant d’énormes réserves pétrolières, un contrôle américain du pays signifierait la garantie d’une mainmise quasi absolue sur le brut de toute la région.
La partie est-elle pour autant gagnée d’avance ? Rien n’est moins sûr. Les impondérables sont tellement nombreux qu’il serait superflu de croire que les Irakiens se laisseraient faire sans réagir. Saddam Hussein, qui est difficile à cerner, malgré l’embargo qui le frappe depuis de nombreuses années, contrôle en partie la Jordanie. Il a noué des liens très étroits avec la Syrie, ce qui lui permet d’exporter hors quota fixé par les Nations Unies une partie de son pétrole et de disposer de ressources financières non négligeables. Indépendamment des capacités de l’Irak à faire face à une nouvelle frappe américaine, la question de la légitimité même de cette frappe se pose avec insistance. La large coalition réunie par Bush père lors de la première guerre du Golfe a volé en éclats.
L’Europe, comme la Russie la Chine et l’ONU, refuse de jouer le jeu américain qualifié d’unilatéral. La légitimité dont se prévalait l’Amérique pour attaquer Bagdad après l’invasion du Koweït n’existe plus. D’autant que le but avoué est le renversement d’un régime jugé dangereux. Cette approche fausse le jeu et discrédite Washington perçu comme allié inconditionnel d’Israël.
Nombreux sont les analystes qui n’hésitent pas à accuser les Etats-Unis de rouler pour ce pays au détriment du monde arabe et du peuple palestinien, dont les droits les plus élémentaires sont quotidiennement bafoués par Israël. Quelle crédibilité accorder, dans ces conditions, aux discours de l’administration américaine ?

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