Le Premier ministre israélien poursuit sa politique d’assassinats ciblés. Le dernier en date, celui du responsable du Hamas en Cisjordanie, Abdallah Kawasme, ne serait que le début d’une nouvelle série. Hamas jure de venger son martyr tout en opposant une fin de non-recevoir aux demandes de cessez-le-feu du Premier ministre palestinien. Le Mouvement palestinien a promis une réaction immédiate à l’assassinant d’Abdallah Kawasme. Mahmoud Abbas pour sa part accuse Ariel Sharon de chercher à saper la possibilité d’arriver à une trêve à travers un accord entre toutes les factions palestiniennes.
Loin de la violence, le Quartette (Etats-Unis, Union européenne, Russie, Nations-Unies), parrain de la «feuille de route» s’est réuni à Amman pour tenter de réanimer le processus de paix au Proche-Orient. Beaucoup d’observateurs s’accordent à qualifier de catastrophique la politique américaine dans la région. Pour les Syriens, par exmple, «Washington trompe l’opinion publique internationale, exerce des pressions sur les seuls arabes et les Palestiniens alors qu’elle affirme son engagement total à soutenir Israël». Pour d’autres, s’il faut «appliquer la feuille de route comme le souhaite Sharon, c’est-à-dire en donnant la priorité à la sécurité d’Israël, ne conduit pas à une paix juste et durable. Parler d’une trêve entre Israéliens et Palestiniens ne conduira pas non plus à une véritable paix, tant que les territoires palestiniens et syriens seront occupés et que leurs droits légitimes dépendront des faucons de la Maison-Blanche qui soutiennent les bourreaux plutôt que les victimes».
Ces accusations interviennent alors que la situation régionale ne cesse de se compliquer au vu de ce qui se passe en Iran, pays qui focalise également l’attention de l’Administration américaine qui soupçonne ce pays de chercher à se doter de l’arme nucléaire. Les Américains menacent de recourir à la force pour empêcher ce projet. L’option militaire est bien là, surtout que Téhéran refuse de se plier aux injonctions internationales d’une pleine transparence sur son programme nucléaire.
En attendant, l’Administration américaine, pragmatique, a tenté de mettre à profit la «Conférence du Forum économique mondial» de Jordanie pour chercher un appui à leur politique proche-orientale et gagner une sorte de légitimité régionale.