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Périscope : Pax americana

À l’heure où les Etats-Unis prennent le risque d’un embrasement généralisé au Proche et Moyen-Orient, on ne peut s’empêcher de rappeler que ceux qui gouvernent aujourd’hui à Washington avaient, dès le 26 janvier 1998, demandé au Président Clinton d’oeuvrer au renversement du régime de Saddam Hussein. Ce dernier constituant «une menace pour les troupes américaines dans la région et pour les amis et alliés des Etats-Unis, comme Israël, et une partie significative de l’offre mondiale de pétrole».
Au nom de la «sécurité du monde dans la première moitié du XXI e siècle», les auteurs de cette pétition appelaient à «l’action militaire». La majorité des dix-huit signataires est aujourd’hui au pouvoir. Jugez-en : Donald Rumsfeld et Paul Wolfowitz sont à la tête du département de la Défense et du Pentagone.
Elliott Abrams est conseiller de Bush sur le Moyen-Orient. Richard Armitage est le numéro deux du département d’Etat chargé du contrôle des armements. Zalmay Khalilzad est l’ambassadeur de Bush auprès de l’opposition irakienne, censée remplacer le régime de Saddam Hussein. Richard Perle dirige le «Defence Policy Board», organisme consultatif du Pentagone. Ce sont les mêmes qui, dans le sillage de Dick Cheney, vice-président de Bush, appliquent aujourd’hui le contenu de la lettre adressée, il y a cinq ans, à Clinton pour lui demander de mettre la main sur le pétrole irakien et de s’aligner sur l’expansionnisme israélien.
Ils sont en train de retracer les frontières, et remodeler les composantes, du Proche-Orient, comme leurs grands-pères l’ont fait pour l’Europe à la fin de la Seconde guerre. Pour Laurent Murawiec, politologue américain proche de Richard Perle, la raison principale de la guerre en Irak «c’est de mettre fin à la structure de la région, héritée de la Pax Britannica, et qui ne fait que produire des effets délétères depuis 1956. Pour y parvenir, il faut commencer par Baghdad». Selon les stratèges de Bush, le Proche-Orient ne comprend que le langage du rapport des forces. L’élimination de Saddam Hussein donnerait à réfléchir aux autres pays de la région, en particulier les Palestiniens, la Syrie et l’Iran. Ils pensent que tous les maux de cette région sont dus à l’absence de puissance dominante depuis les empires ottoman et britannique. Ils suggèrent donc que les Etats-Unis remplissent, par Israël interposé, le rôle de puissance impériale.
Des plans sur la comète proche-orientale. C’est très joli, mais on peut en dessiner d’autres moins optimistes dans lesquels le Proche-Orient se retrouverait à feu et à sang.

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