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Périscope : Précédent dangereux

La bataille diplomatique entre les va-t-en-guerre et les défenseurs de la paix se poursuit au Conseil de Sécurité où chacun joue ses dernières cartes auprès des indécis. De plus en plus isolée, hormis le soutien de Londres et de Madrid, l’Administration Bush, dans sa pêche aux voix, dispose d’un appât vieux comme le monde : un coffre-fort bien garni.
En plus de la désinformation, de la propagande et de la manipulation de l’opinion publique américaine et internationale, elle a recours à la politique du tiroir-caisse, une pratique qui pourrait se révéler déterminante dans le vote imminent du Conseil de Sécurité surtout auprès de pays pauvres contraints de manière peu glorieuse à présenter un profil bas face aux désirs américains.
Cette démarche, qui n’est pas sans précédent, est dangereuse, car elle jette les bases d’un désordre juridique mondial, puisque la légitimité que procure le droit international, que symbolisent les Nations Unies, se verrait remplacée par des moyens de coercition illégaux face à des pays démunis soumis à un chantage intenable. Qui, parmi ces Etats, oserait défier le pays le plus puissant du monde? La note serait très salée pour eux si, par mésaventure, le Conseil de Sécurité rejetait la nouvelle résolution américaine.
Le Président George W. Bush s’implique personnellement dans ce chantage éhonté sans résultats probants jusqu’à présent. Le vote du Parlement turc, qui a rejeté l’option militaire malgré une promesse d’aide américaine de 30 milliards de dollars, en est la meilleure illustration.
Tout le monde ou presque défend la logique onusienne en soutenant que la décision collégiale doit être la référence pour traiter les conflits. Tout le monde sauf l’Administration Bush et ses rares inconditionnels. Même aux Etats-Unis, des voix s’élèvent pour dénoncer l’immoralité d’une politique qui menace la paix et la sécurité dans le monde: ex-Président et prix Nobel de la Paix, Carter n’a pas hésité à déclarer qu’ «il est clair qu’une guerre unilatérale contre l’Irak ne respecte pas les critères d’une guerre juste. Elle ne reflète pas les prémisses de la politique américaine de ces dernières années qui reposent sur des principes religieux de base, un respect du droit international, des alliances qui ont eu pour résultat des décisions sages. Ce serait un cas pratiquement sans précédent dans l’histoire des Nations civilisées».

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