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Périscope : Quel rôle pour l’OTAN ?

L’OTAN s’apprête à entériner un élargissement sans précédent qui poussera ses frontières jusqu’en Russie. Parallèlement à cet élargissement, sa mission est également appelée à une révision radicale. De la lutte contre le communisme, on passe à la lutte antiterroriste. Le Sommet qui s’ouvre demain à Prague va cautionner ces deux options.
Née en pleine guerre froide, l’OTAN s’interroge sur sa vocation depuis les attentats du 11 septembre. Les Etats-Unis semblent désormais peu enclins à maintenir cette organisation, vieille de 53 ans, dans son statut actuel. L’Alliance est appelée à se moderniser pour mieux cibler ce que Washington considère comme des dangers immédiats, le terrorisme et les armes de destruction massive. Elle aura également pour nouvelle mission d’étendre la démocratie dans le monde.
L’avenir de l’OTAN, dans sa configuration actuelle, est donc remis en question. Il est déjà depuis qu’elle a été mise sur la touche dans des opérations militaires d’envergure, comme en Afghanistan, ce qui pose la question de l’intérêt de son existence. Déjà, les Européens s’inquiètent du fait que les Etats-Unis planifient tous seuls des opérations militaires d’envergure. Si George Bush entre en guerre contre l’Irak, avec son seul allié la Grande-Bretagne, il marquera, ce que craignent le plus les Européens, la rupture avec l’OTAN. Ce qui ne saurait être plus dangereux, aux yeux de pragmatiques. Ce qu’ils défendent, c’est la légitimité que procure une alliance aussi large que celle qu’offre l’Alliance atlantique par rapport à l’arrogance de la puissance militaire. Surtout qu’en intégrant leurs armées dans un système de défense piloté par les Etats-Unis, les Etats européens reconnaissent la prépondérance stratégique de l’Amérique. Seul le général De Gaulle rejetait cette dépendance. Mais rien n’a pu venir à bout de ce leadership.
La fin de la guerre froide aurait pu la remettre en cause. Au contraire, Washington a réussi à faire de l’Otan un instrument privilégié de sa stratégie militaire et politique. L’oncle Sam injecte chaque jour dans son armée un milliard de dollars, selon le nouveau budget du pentagone. Alors que le Burkina Fasso compte un Produit intérieur Brut (PIB) annuel d’un milliard de dollars. En 2002, l’armée américaine aura dépensé en une seule année ce que dix millions de Burkinabais s’useront à produire au cours des trois prochains siècles. Alors, on a beau se perdre dans les conjectures, on voit mal qui pourrait s’opposer à l’hégémonie américaine.

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