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Périscope : Réalisme palestinien

Les mouvements palestiniens, dans leur totalité, se conforment à la trêve qu’ils viennent d’annoncer, pour la première fois depuis le début de la seconde Intifada, fin septembre 2000. On n’ose pas y croire. Mais, le fait est là : le cessez-le-feu tient et il est plus crédible que jamais depuis qu’il bénéficie de l’approbation d’un dirigeant palestinien très populaire, Marouane Barghouti, emprisonné depuis plus d’un an en Israël.
L’implication effective des Etats-Unis qui, compte tenu de la situation en Irak où ils ne cessent de s’enliser, ont besoin plus que jamais de calmer les Arabes, crédibilise cette dynamique. GeorgeW. Bush vient de hausser le ton vis-à-vis de son protégé Ariel Sharon. Cela suffit peut-être à justifier l’optimisme ambiant au Proche-Orient, même si, en arrière-plan, subsiste le pessimisme de l’intelligence. La trêve qui vient d’être proclamée constitue le premier élément concret notable de la mise en œuvre de la « feuille de route ». Elle confirme aussi qu’un mouvement palestinien comme le Hamas a politiquement mûri et compris la nécessité d’un compromis, depuis qu’il a réalisé que le rapport des forces au Proche-Orient avait changé : les Etats-Unis sont en effet devenus la seule et unique puissance à régenter la région après la conquête de l’Irak
Il n’est pas encore possible de savoir si le Hamas ira au-delà de la trêve proclamée de trois mois. C’est le contraire qui semble possible, tant les exigences d’Ariel Sharon de démanteler les groupes armés palestiniens feraient échouer le cessez-le-feu. Désarmer un mouvement comme le Hamas provoquerait des combats inter-palestiniens est c’est sans doute ce que veut le gouvernement israélien. Si l’Administration Bush est sincère dans ses déclarations de faire avancer la « feuille de route », elle se démarquera d’Ariel Sharon sur ce point. Les Palestiniens ne voudraient jamais d’une guerre civile. Ils veulent une paix juste et durable, mais pas au détriment de leur unité nationale.
Pour le moment donc, la grande affaire des Américains, prolongement naturel de la guerre d’Irak, c’est le conflit israélo-palestinien. Ce dossier a fini par reprendre sa place parmi les priorités de la diplomatie de l’Administration Bush. La question est de savoir maintenant comment elle va réagir à la nouvelle donne. Va-t-elle enfin œuvrer pour l’avènement d’un Etat palestinien viable, indépendant et bénéficiant de tous les attributs de la souveraineté. Beaucoup en doute. On attend de voir venir pour se convaincre qu’il ne s’agit pas d’une autre manœuvre destinée à duper l’opinion arabe et internationale.

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