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Périscope : Renaissance gaulliste

Crise irakienne, Union européenne, Alliance atlantique, devenir de l’Afrique; la diplomatie française est sur tous les fronts. Le président Jacques Chirac redevient un acteur de premier plan, renouant avec les traditions gaullistes et redonnant à la France un rôle nodal dans la conduite des affaires internationales et dans la défense des valeurs qui fondent la communauté internationale.
Le Sommet France-Afrique, qui s’ouvre demain, ne manquera pas de confirmer la dimension de la France chiraquienne, comme ultime recours de la légalité sur une scène internationale dominée par une Amérique conquérante. Jacques Chirac est aujourd’hui le seul à faire contrepoids à George Bush, donnant du coup un semblant d’importance à une Europe acculée aux seconds rôles, à cause notamment de l’alignement systématique de la Grande-Bretagne, rejointe depuis par l’Espagne et l’Italie, sur les Etats-Unis.
C’est la renaissance du Gaullisme qui a toujours mis en avant les intérêts vitaux de l’Europe et privilégié ses liens avec l’Afrique et le monde arabe, pour se faire le porte-parole et le défenseur d’une communauté internationale attachée à la paix et à la coopération et cultivant des relations soutenues. C’est une vision du monde qui s’inscrit dans le durable que cultive aujourd’hui la diplomatie française, au risque d’indisposer l’Administration Bush, plus attachée à imposer la superpuissance des Etats-Unis aux autres pays du monde.
Le sommet France-Afrique, qui s’ouvre demain, devrait s’inscrire dans cette approche et ne pas déroger aux principes qui fondent la «Françafrique», qui veut que la priorité des Africains reste la démocratie. Mais, que vaut aujourd’hui cette volonté face à des pays secoués par les guerres civiles à répétition et à la mal-gouvernance ? À moins d’une alternance démocratique véritable, l’instauration réelle des populations dans leurs droits fondamentaux et la défense de l’Etat de droit, cette ouverture n’aura aucun sens devant l’aliénation qu’entraînent de pseudo-démocraties exhibés à l’occasion.
Nul n’est en mesure de pronostiquer l’issue du bras de fer qui oppose la France à ses rivaux anglo-saxons. On est tout de même en droit d’espérer que l’Afrique, le Monde arabe, le Tiers-monde et la légalité internationale, d’une façon générale, n’en soient pas les grands perdants. Nous sommes frustrés d’être traités comme d’éternels immatures face au paternalisme aliénant d’un Occident qui ne cesse de donner des laçons et de vouloir façonner le monde en fonction d’intérêts conjoncturels.

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