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Périscope : Ruptures

La France, la Russie, et l’Allemagne, rejointes par la Chine, s’organisent en bloc face à la menace que fait peser l’Administration Bush sur leurs intérêts stratégiques et sur l’équilibre international. Ces pays semblent ne plus considérer l’Irak comme la principale menace pour la paix dans le monde, les Etats-Unis étant probablement plus dangereux, aujourd’hui. Le bras de fer qui les oppose à Washington sape déjà les tentatives des Etats-Unis de réunir sous leur bannière étoilée une coalition crédible pour s’attaquer au régime de Saddam Hussein. La fidélisation de l’axe Paris-Moscou-Berlin à une dynamique de paix trouve sa motivation, essentiellement dans l’obstination de l’Administration américaine à promouvoir une logique de guerre et à l’imposer au reste du monde.
Aujourd’hui, le constat qu’une guerre en Irak était plus probable qu’une solution pacifique au désarmement de Bagdad ne dissuade pas ces pays de s’accrocher à la diplomatie. Et, c’est payant car aujourd’hui, au Conseil de sécurité, il n’y a pas de majorité pour décider d’une intervention militaire parce que la majorité de la communauté internationale y est opposée. Les pays qui comptent en Europe sont opposés au conflit armé parce qu’ils ne croient pas à la guerre courte et propre comme le soutiennent les Américains. Ils ne croient pas non plus à la théorie des dominos démocratiques, développée par les caciques de Washington. La chute du dictateur de Bagdad ne lancerait pas forcément une dynamique de contagion démocratique au Moyen-Orient. Pour de nombreux experts, cette « illusion est très dangereuse ».
C’est pourquoi la question irakienne est en train de creuser la faille transatlantique. L’OTAN est plongée dans l’une des plus graves crises de son histoire parce que les fondements de l’Alliance atlantique sont biaisés faute d’intérêts complémentaires. C’est un véritable schisme qui est en train de se dessiner sous nos yeux. Bush est tombé sur un os et a ravivé un anti-américanisme primaire. La réalité n’est pas ce qu’il croit. Aujourd’hui, son Administration est en rupture avec les lois internationales. La paix n’est pas seulement un impératif moral, elle est surtout une exigence pour un monde qui aspire à survivre et à se sécuriser. L’avenir de la planète réside dans l’instauration d’un nouvel ordre international basé sur la coexistence et non sur les rapports de force où la logique de guerre serait bannie. Alors, il est temps de s’atteler à soigner les blessures causées, jusqu’ici à tous les damnés de la terre.

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