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Périscope : Sauver le soldat Blair

Le week-end s’annonce particulièrement chaotique de manoeuvres et de manipulations aux Nations unies où Washington cherche à tout prix à imposer la date butoir du 17 mars pour le désarmement de Bagdad. La politique du tiroir-caisse bat son plein pour persuader les indécis» du Conseil de Sécurité de voter utile, c’est-à-dire pour le projet de résolution américaine.
L’affaire est loin d’être dans le sac puisque l’allié Blair, qui joue sa carrière politique dans cette affaire, brouille les cartes en proposant sa propre approche pour tenter de sortir de l’impasse où il s’est fourvoyé, contre l’avis de ses électeurs. Ainsi la crise irakienne prend une évolution inattendue. Non que les perspectives d’un conflit s’éloignent, mais parce que la nature même des résistances prend une tournure originale.
L’extraordinaire rejet massif populaire de l’option militaire rappelle aux gouvernements, soumis par les Etats-Unis à d’intenses intimidations économique, politique et médiatique, les limites de leurs mandats.
La piteuse sortie du Premier ministre britannique, Tony Blair est révélateur de l’état d’esprit qui prévaut chez les alliés de l’Administration Bush. Elle rappelle à tous ceux qui ont tendance à l’oublier qu’en démocratie, modèle que l’Administration américaine veut exporter au Proche-Orient, nul ne peut prétendre avoir raison contre l’avis de ceux qui ont voté pour lui. L’embarras de Tony Blair est aussi la conséquence directe du peu de professionnalisme, la pauvreté et la grossièreté des manoeuvres, des manipulations et de la désinformation entretenues par Washington pour chasser coûte que coûte Saddam Hussein du pouvoir.
Tout cela fait long feu. Même le New York Times, journal de référence aux Etats-Unis, ni croit plus et invite à la poursuite des inspections onusiennes. Dans la crise irakienne, l’Administration Bush s’est vraiment auto-piégée en se coupant toute possibilité de retraite en voulant à la fois désarmer l’Irak et changer son régime politique.
Cette administration n’est même pas capable de comprendre que la solution de la crise irakienne passe via la Palestine. Il est évident que le Proche-Orient ne sera jamais stabilisé tant que le problème palestinien, qui mérite une attention au moins égale à celle accordée à l’Irak, n’est pas résolu. On en est très loin au vue de l’empressement unique d’Israël, où gouvernement et peuple, contrairement à ce qui s’est passé partout dans le monde, même aux Etats-Unis, affichent un soutien sans réserve à la guerre.

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