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Pétrole algérien : La fin en 2020

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A l’heure où la flambée des prix du pétrole ouvre des perspectives roses aux pays producteurs, une étude de British Petroleum douche froidement l’Algérie. Ce pays va importer du brut à partir de 2020. Il a encore un répit de 16 ans avant que ses réserves ne s’épuisent complètement. Le constat a été établi par la revue statistique sur l’énergie dans le monde, datant de juin 2004. La revue appartient à British Petroleum (BP), troisième compagnie pétrolière à l’échelle mondiale.
Ce groupe anglo-américain est réputé pour le sérieux de ses analyses et la rigueur de ses prospections. Avec des données chiffrées, il indique que «la durée de vie des réserves pétrolières de l’Algérie n’est que de 16 ans», selon les termes même du quotidien algérien, «Liberté».
Les chiffres ne laissent aucune marge à l’erreur. Les réserves de brut de l’Algérie sont évaluées en 2003 à 11,3 milliards de barils, soit 1% des réserves mondiales. L’Algérie produit 1,8 million de barils par jour. A ce rythme, le chiffre des 11,3 milliards de barils sera atteint en 2020 et les réserves ne permettront pas des extractions supplémentaires. A partir de cette date, l’Algérie importera du brut, à moins qu’elle ne découvre de nouveaux gisements. Et si les réserves de pétroles ne sont pas inépuisables dans le monde, la durée de vie du pétrole algérien est particulièrement réduite. A titre de comparaison, la durée de vie des réserves de brut du Nigéria est de 43 ans. Celle de la Libye est de 66 ans. L’Arabie saoudite, 73 ans. L’Iran, 92 ans. La faiblesse des ressources pétrolières en Algérie est toutefois compensée par ses réserves gazières, évaluées à 520 milliards de m3 en 2003, soit 2,6% des réserves mondiales. Leur durée de vie est de 54 ans, selon la revue de la BP. Mais cette compensation ne saurait suffire pour combler l’énorme déficit qui attend l’Algérie en 2020. L’économie de ce pays dépend à hauteur de 96% des revenus des hydrocarbures. En l’absence d’importations de pétrole, une bonne partie des revenus des exportations des gaz iraient à son importation. En somme, l’argent du gaz sera dépensé pour l’achat du pétrole. D’où une situation extrêmement préoccupante de ce pays à partir de 2020, s’il ne développe pas d’autres sources de revenus. Mais rien ne laisse supposer que l’Algérie, complètement dépendante de l’argent des hydrocarbures, ait les moyens et la volonté de varier ses ressources.
Elle se cramponne à la manne des hydrocarbures et gamberge peut-être sur des découvertes hors de ses frontières. Au Sahara marocain, par exemple, où elle espère implanter un jour ses polisariens domestiqués. Autant dire qu’elle fonde ses espoirs sur du vent.

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