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Peu de changements après l’élection de Raul Castro

L’installation de la vieille garde communiste aux côtés du nouveau président et le contrôle annoncé de Fidel Castro sur les rouages du pays laissent peu augurer de changements spectaculaires à Cuba, au lendemain de la désignation de Raul Castro à la tête de l’Etat. Après 19 mois d’intérim, Raul Castro, 76 ans, a succédé dimanche à son frère Fidel, 81 ans. Il a été élu sans surprise à la tête de l’Etat cubain par la nouvelle Assemblée pour un mandat de cinq ans, après un demi-siècle d’un régime monolithique.
Le nouveau président cubain a immédiatement placé son mandat sous l’autorité du «lider maximo», conférant à Fidel Castro un droit de regard, voire de veto, sur tous les rouages du pays. Fidel Castro, qui avait annoncé mardi dernier qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat en raison de sa santé défaillante, se trouve ainsi confirmé dans son rôle d’arbitre incontournable de l’évolution du régime.
«Fidel est ici, comme toujours, l’esprit bien clair et avec sa capacité d’analyse et de prévision plus qu’intacte, renforcée», a affirmé Raul qui, symboliquement, ne s’est pas assis à la tribune dans le fauteuil de son frère, resté vide. Raul Castro, général et ministre de la Défense depuis la victoire révolutionnaire de 1959, assurait l’intérim de Fidel depuis sa grave opération en juillet 2006 des suites d’une hémorragie intestinale. Il a cédé dimanche son fauteuil de la Défense à son bras droit, le général Casas Regueiro, 72 ans, un « logisticien », membre du Bureau politique du Parti communiste, le parti unique. Dans un pays avide de changements, s’agissant d’abord des conditions de vie, et d’assouplissements de la part d’une bureaucratie rigide, la promotion en numéro deux du pays de José Ramon Machado, vieille figure de l’orthodoxie marxiste cubaine, promet en outre plus de continuité que d’innovations. Très impliqués dans l’économie, les généraux, qui figuraient déjà en nombre dans l’équipe précédente, sont sortis renforcés dans la nouvelle. Partisan des «petits pas», Raul Castro a promis l’an dernier des «changements structurels» face à l’imposante liste des problèmes légués par la gestion de son frère, source d’impatience croissante dans la population. Dimanche, il a annoncé la prochaine levée de certaines « interdictions » pesant sur l’économie, sans préciser lesquelles, et une réévaluation « prudente » du peso. L’ouverture, même minime, d’un petit secteur privé à Cuba, est souvent considérée comme un test important de la volonté réformatrice du nouveau président, dans un pays où toutes les échoppes et le commerce privé ont été fermés dès 1968.

• Patrick Lescot (AFP)

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