Vladimir Poutine n’est plus président russe mais continue à s’occuper des questions relevant du Kremlin. Dans une interview au «Monde» daté de dimanche-lundi, le nouveau Premier ministre réaffirme son opposition à l’élargissement de l’OTAN.
«Elargir l’OTAN, c’est ériger de nouvelles frontières en Europe, de nouveaux murs de Berlin, invisibles cette fois mais pas moins dangereux», a déclaré M. Poutine, qui vient d’achever en France sa première visite importante à l’étranger depuis son départ du Kremlin.
«Nous craignons que l’adhésion de ces pays à l’OTAN ne se traduise par l’installation chez eux de systèmes de missiles qui nous menaceront», a-t-il ajouté à propos d’une éventuelle entrée de l’Ukraine et de la Géorgie dans l’Alliance atlantique. Le Premier ministre russe s’est également interrogé sur les motivations réelles des Occidentaux, notamment des Etats-Unis, dans l’adhésion de ces deux pays. «Les blocs militaro-politiques conduisent à une limitation de la souveraineté de tout pays membre en imposant une discipline interne, comme dans une caserne», a-t-il souligné. «Nous savons bien où les décisions sont prises: dans un des pays leaders de ce bloc», a-t-il précisé dans une allusion aux Etats-Unis. M. Poutine, qui a été reçu à dîner jeudi soir à l’Elysée par le président français Nicolas Sarkozy, a expliqué qu’il pouvait s’exprimer sur ces sujets «en tant que membre du Conseil de sécurité de la Russie», tout en reconnaissant que le Premier ministre russe s’occupe «avant tout des questions économiques et sociales».