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Présidentielle : L’armée entre en jeu

La Turquie s’achemine-t-elle vers des élections législatives anticipées ? Quelle crise pourrait précipiter ces élections, prévues normalement le 4 novembre 2007. La crise, puisque c’est de cela qu’il s’agit, a éclaté quand le ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gul, membre du parti de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste, au pouvoir), et unique candidat à la présidentielle, n’a pas réussi vendredi à être élu au premier tour de scrutin par le Parlement. Le candidat islamiste a obtenu 357 voix au Parlement sur les 367 exigées pour être élu au premier tour. L’absence de quorum est flagrante. C’est ce qui a amené les partis d’opposition, dont le Parti républicain du peuple (CHP, farouche partisan de la laïcité), à demander l’invalidation du vote par la Cour constitutionnelle. L’armée turque, qui se veut «gardienne du régime turc», n’a pas manqué de s’inviter dans cette polémique. Vendredi dernier, l’état-major a publié un communiqué dans lequel il s’est dit «fermement déterminé à défendre le principe de la laïcité» contre ce qu’il considère comme une «montée en puissance de l’influence islamiste». Cette « mise au point» n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, elle a nécessité un « rappel à l’ordre » de la part du gouvernement. «Il est inconcevable que dans un Etat démocratique de droit, l’état-major, une institution qui demeure sous les ordres du Premier ministre, tienne (de tels) propos contre le gouvernement», a riposté le ministre de la Justice et porte-parole du gouvernement Cemil Cicek. Mais voilà, l’armée et les partis d’opposition ne sont pas les seuls à « faire bloc » contre le présidentiable Abdullah Gul. Hier, plusieurs milliers de citoyens turcs sont descendus dans la rue pour exprimer leur opposition à l’éventualité de voir élire un président islamiste. Cette manifestation, appuyée par quelque 400 organisations non gouvernementales, intervient au lendemain d’un premier rassemblement de près de 1,5 million de personnes. Face à cette levée de boucliers, le mouvement islamiste au pouvoir ne veut pas lâcher du lest. Le ministre des AE Abdullah Gull a déclaré, hier, qu’il ne se retirera pas de l’élection présidentielle. «Le processus  électoral se poursuivra (…) il n’est pas question pour moi de renoncer à ma candidature (…) une décision qui n’a pas été prise en une nuit», a-t-il martelé, expliquant qu’elle est le fruit d’un processus patient de consultations au sein du Parti de la justice et du développement. Seulement voilà, le parti islamiste a fort à faire non seulement face à la « résistance interne ». Il doit compter avec l’opposition des pays occidentaux, notamment les USA et une Union européenne qui ne porte vraiment pas dans son « cœur » une Turquie prise entre le marteau de l’armée et l’enclume des islamistes.

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