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Punition collective en Cisjordanie

«Nous devons non seulement attraper les moustiques, mais aussi assécher le marécage», a déclaré samedi un des faucons du Likoud et ministre de la Sécurité publique, Uzi Landau. «Pour cela, nous devons détruire l’infrastructure terroriste, ce qui signifie anéantir l’Autorité palestinienne et l’organisation intégriste islamique Hamas, leur faire payer le prix lourd», a-t-il ajouté, mêlant ainsi sa voix aux discours extrémistes particulièrement nombreux en Israël. «J’attends de la communauté internationale qu’elle soutienne toute mesure qu’Israël adoptera contre l’Autorité palestinienne et son chef Arafat pour protéger la vie de ses ressortissants», a pour sa part répété Benjamin Netanyahu qui a fait de l’expulsion de Yasser Arafat son thème de campagne électorale.
Ces propos ont été d’autant plus virulents que, dimanche encore, la direction palestinienne n’a pas condamné l’attaque de vendredi soir à Hébron, celle-ci ayant visé des militaires et non des civils. Les trois militants du Jihad islamique avaient tué 12 Israéliens – cinq garde-frontières, quatre soldats, dont le commandant Dror Weinberg, et trois colons – y blessé 15 autres. Cette attaque à l’arme automatique et à la grenade était intervenue au moment où des colons de Kyriat Arba revenaient de la prière du Shabbat. Et la réponse d’Israël ne s’est pas faite attendre : dès vendredi soir, l’armée avait installé un barrage à l’extérieur des bureaux de Yasser Arafat à Ramallah. Le lendemain, dès l’aube, des hélicoptères israéliens ont tiré quatre missiles contre une fonderie de la bande de Ghaza, blessant deux Palestiniens. A Jénine, toujours en Cisjordanie, les soldats israéliens ont abattu un jeune militant du Jihad islamique qui a ouvert le feu alors qu’il venaient l’arrêter. Une jeune palestinienne a elle aussi été tuée à Naplouse par des éclats d’obus d’un char qui ont atteint sa maison. Naplouse était samedi réoccupée par l’armée et placée sous couvre-feu. Cinq maisons de militants y ont été rasées dans la nuit de samedi à dimanche.
Hébron, où Ariel Sharon et son ministre de la défense devaient se rendre dimanche avant de réunir leur cabinet, est cependant restée la principale cible de la riposte israélienne. Entre samedi et dimanche, une quarantaine de Palestiniens ont été arrêtés et évacués à bord d’autobus. L’armée israélienne a aussi démoli au moins trois maisons. Dans la soirée de samedi, les soldats israéliens ont commencé à quadriller tout le secteur. Entrés dans la vieille ville partagée en deux secteurs depuis 1997 – en application des accords d’Oslo de 1993 -, plusieurs dizaines de blindés et de jeeps ont inspecté les quartiers juifs et arabes, et réinvesti postes de police comme maisons.
Dimanche matin, l’armée a achevé sa réoccupation de la ville -dans laquelle vivent 450 colons juifs et 120.000 Palestiniens- après seulement trois semaines d’absence. Le 25 octobre dernier, l’armée s’en était en effet retiré après un siège entamé en juin, dans le cadre de l’opération «rempart». Une riposte massive et collective qui n’avait fait qu’ensanglanter et enliser un peu plus la région. Et malgré les appels de la communauté internationale, il semble que le gouvernement Sharon ait cette fois-ci encore «cédé à la tentation».

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