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Pyongyang attend la prochaine administration américaine

En cessant le démantèlement de ses installations nucléaires, la Corée du Nord a sonné la fin des négociations avec l’administration du président George W. Bush et attend son successeur dont elle espère tirer le meilleur profit, estiment les experts. «Le Nord a visiblement décidé de s’en tenir à sa position et attend l’arrivée de la prochaine administration américaine», décrypte Kim Yeon-Chul directeur de l’Institut de recherches pour la paix à Séoul. Après des mois d’impasse dans les négociations, la Corée du Nord a annoncé mardi avoir suspendu le démantèlement de ses installations atomiques et a menacé de réactiver son principal réacteur en représailles au refus américain de la retirer de sa liste des Etats soutenant le terrorisme. La présence de la Corée du Nord sur cette liste l’empêche de bénéficier d’aide américaine et bloque les prêts d’organisations internationales. Pour Yang Moo-Jin, professeur à l’Université des études nord-coréennes de Séoul, Pyongyang «semble avoir fait un choix stratégique de ne pas poursuivre plus avant les négociations avec l’administration Bush ». Avant de retirer Pyongyang de sa liste noire, Washington exige que la Corée du Nord accepte un mécanisme complet de vérification (inspections surprises des sites, accès à des échantillonnages de matériaux et d’équipements etc.) de ses structures. Mais Pyongyang estime que son retrait de la liste doit intervenir d’abord. Chaque camp se rejette la responsabilité de ce énième blocage. Il a déjà fallu près de cinq ans de négociations, entamées en août 2003, des dizaines de milliers de tonnes de fioul et un accord multinational complexe scellé en février 2007 pour aboutir en juillet de la même année à la fermeture du principal complexe nucléaire de Yongbyon, épine dorsale de l’armement nucléaire nord-coréen. «Les Etats-Unis souhaitent peut-être que les choses restent en l’état jusqu’à la présidentielle américaine de novembre, mais le problème est plutôt de savoir si Washington et ses alliés peuvent garder le contrôle de la situation car il est très probable que la Corée du Nord fasse monter la pression dans les prochains mois», avertit Kim Yeon-Chul. La Corée communiste est entrée dans le club restreint des puissances nucléaires en faisant exploser sa première bombe A le 9 octobre 2006. Le renconcement à cet élément de dissuasion priverait le régime de tout poids sur la scène internationale. Si elle doit y consentir à terme, ce n’est pas sans avoir tiré le meilleur parti des négociations. «Ils (les Nord-Coréens) cherchent à mettre au grand jour les dissensions parmi les cinq autres pays sur la question des vérifications», estime Daniel Pinkston de l’institut d’analyse des conflits International Crisis Group (ICG). Mais surtout, Pyongyang a tout son temps: «Pourquoi se dépêcher, si vous êtes la Corée du Nord? Dans un jeu de marchandage, quelles que soient vos intentions, vous pouvez toujours bercer les gens de fausses espérances», dit-il.

• Simon Martin (AFP)

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