L’envoyé spécial des Nations unies pour la crise dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), Olusegun Obasanjo, et le chef rebelle Laurent Nkunda, se sont serrés la main chaleureusement. Laurent Nkunda, général déchu congolais tutsi, avait troqué son uniforme militaire pour un costume gris clair et une chemise blanche rehaussée d’une cravate rouge. M. Obasanjo, ex-président nigérian et général à la retraite, portait la traditionnelle tenue nigériane. Il a rapidement passé en revue les troupes de la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) qui étaient présentes. Les deux hommes sont ensuite entrés, main dans la main, dans un petit bâtiment de la paroisse de Jomba, localité située à environ 80 km au nord-est de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu. Aucun des nombreux émissaires qui se sont succédés ces dernières semaines dans l’ex-Zaïre n’avait officiellement rencontré le chef rebelle. Cette rencontre a débuté alors que, selon l’ONU, des «combats lourds» opposent depuis dimanche matin armée congolaise et rebelles à environ 60 km plus au nord. Elle a commencé dimanche matin à proximité des frontières ougandaise et rwandaise, où était arrivé en hélicoptère M. Obasanjo, en provenance de Goma. M. Obasanjo, qui a été nommé début novembre envoyé spécial de l’ONU pour la RDC, doit donner une conférence de presse en fin de matinée à Goma. Vendredi, il avait rencontré à Kinshasa le président congolais Joseph Kabila, qui refuse d’engager des négociations directes avec le chef rebelle, comme le réclame le CNDP. La mission de M. Obasanjo est de tenter de trouver une issue au conflit dans l’est de la RDC, où des affrontements ont repris depuis fin août entre l’armée et le CNDP en violation d’un cessez-le-feu conclu en janvier.