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Révélations de WikiLeaks : Silence embarrassé des alliés des états-Unis dans le Golfe

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Les alliés arabes des Etats-Unis dans le Golfe gardaient lundi un silence embarrassé après les révélations de WikiLeaks sur leur position en faveur d’une attaque contre l’Iran, qui entament sérieusement selon les analystes leur confiance en Washington. Les documents révèlent que le roi Abdallah d’Arabie saoudite aurait été le plus direct dans ses pressions sur les Etats-Unis, appelant «fréquemment les Etats-Unis à attaquer l’Iran pour mettre fin au programme nucléaire du pays», dit ainsi le 17 avril 2008 l’ambassadeur saoudien aux Etats-Unis Adel al-Jubeir cité par des documents émis par des ambassades américaines. Le roi a conseillé aux Américains «de couper la tête du serpent» auquel il compare l’Iran et a souligné que travailler avec les Etats-Unis pour combattre l’influence iranienne en Irak était une priorité stratégique de son gouvernement, selon cette source.
Aucun pays du Golfe n’avait officiellement réagi en milieu de journée à ces révélations dévoilant le double langage de ces Etats qui multiplient les déclarations appelant à un règlement politique avec l’Iran, mais poussent dans leurs entretiens avec les responsables américains à l’option militaire contre leur puissant voisin. Les documents diplomatiques américains obtenus par le site WikiLeaks ont été publiés dimanche soir par plusieurs grands journaux mondiaux. Ils montrent notamment qu’outre le roi Abdallah d’Arabie saoudite, les dirigeants du Bahrein ou des Emirats arabes unis auraient appelé les Etats-Unis à une solution radicale pour mettre fin au programme nucléaire de l’Iran. «La publication de ces documents embarrasse les alliés des Etats-Unis, mais provoque surtout leur déception», estime Abdel Aziz al-Sager, directeur du Gulf Research Center basé à Dubaï. «Il s’agit d’informations supposées êtres classifiées, et cela va pousser ces pays à se demander jusqu’à quel point ils peuvent désormais faire confiance aux Etats-Unis», ajoute l’analyste saoudien.Selon lui, ces révélations vont inciter les pays du Golfe à «prendre des précautions à l’avenir» dans leurs relations avec les Etats-Unis. Pour un conseiller gouvernemental saoudien interrogé par l’AFP : «Tout cela est très négatif. Ce n’est pas bon pour bâtir la confiance».Parmi les 250.000 câbles de la diplomatie américaine révélés, un document cite le roi du Bahrein Hamad ben Issa Al-Khalifa affirmant le 1er novembre 2009 au général américain David Petraeus que le programme nucléaire de l’Iran «doit être stoppé». «Le danger de le laisser se poursuivre est supérieur à celui de le stopper», ajoute-t-il.
Quant au prince héritier d’Abou Dhabi Mohammad ben Zayed, il affirme dans un entretien en juillet 2009 avec le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner qu’une «guerre conventionnelle à court terme avec l’Iran est clairement préférable aux conséquences à long terme d’un Iran nucléaire». Pour Riad Qahawaji, directeur de l’Institut d’analyse militaire pour le Proche-Orient et les pays du Golfe (Inegma), basé à Dubaï, ces révélations vont surtout «anéantir la confiance» entre les Etats-Unis et ses alliés arabes dans la région. «Pour les pays du Golfe, cela montre que les Etats-Unis ne sont pas capables de protéger leurs documents et cela aura des répercussions négatives sur les relations entre les deux parties», estime-t-il. «Je pense que les pays du Golfe vont désormais poser leurs conditions lors de la tenue de toute réunion avec les responsables américains pour garantir qu’elle demeurera secrète», ajoute-t-il.

  Acil Tabbara (AFP)

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