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Russie : L’introuvable «émir du Caucase» à nouveau derrière un attentat en Russie

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L’«émir du Caucase», le Tchétchène Dokou Oumarov, a revendiqué mardi un énième attentat en Russie, qui a fait 36 morts le 24 janvier à l’aéroport Moscou-Domodedovo, mais l’homme reste introuvable et son rôle dans la guérilla comme dans les attaques reste l’objet de conjectures. Dans une vidéo mise en ligne dans la nuit de lundi à mardi par un site proche des rebelles, Kavkazcenter.com., Dokou Oumarov, alias Abou Ousman, affirme avoir ordonné l’attentat. «Cette opération spéciale a été effectuée sur mon ordre», déclare-t-il, affirmant s’exprimer le jour-même de l’attentat suicide. Apparaissant seul, le visage mangé par une barbe noire et portant un treillis sous ce qui semble une tente, le chef de la guérilla caucasienne affirme avoir agi «au nom d’Allah», pour libérer les musulmans du Caucase et établir la justice islamique dans cette région du sud-ouest de la Russie. Des opérations similaires «seront à nouveau menées à l’avenir», a ajouté Dokou Oumarov. Après la première guerre de Tchétchénie (1994-1996) entre forces russes et indépendantistes, la rébellion s’est progressivement islamisée et a de plus en plus débordé hors des frontières tchétchènes pour se transformer au milieu des années 2000 en un mouvement islamiste armé actif dans tout le Caucase du Nord. Les autorités russes ont révélé que l’attentat suicide de l’aéroport de Moscou avait été commis par un Caucasien âgé de 20 ans. Une source a ensuite indiqué qu’il s’agissait du fils d’une institutrice d’Ingouchie, une République russe voisine de la Tchétchénie. Deux complices présumés ont été arrêtés, a indiqué mardi un responsable parlementaire. Selon l’agence Interfax, citant une source informée par les enquêteurs, il s’agit d’un frère et d’une sœur du kamikaze. Par ailleurs, une opération spéciale était en cours dans la nuit de mardi à mercredi en Ingouchie pour arrêter d’autres complices, a écrit Interfax. La rébellion a revendiqué nombre d’attaques dans le passé, comme le double attentat suicide dans le métro moscovite en mars 2010 (40 morts), l’opération de novembre 2009 contre un train Moscou-Saint-Pétersbourg (28 morts), et une attaque à la voiture piégée en septembre 2010 sur un marché de Vladikavkaz, en Ossétie du Nord (17 morts). «Bête noire» de Moscou depuis la mort en 2006 du chef de guerre Chamil Bassaïev, Dokou Oumarov, combattant de la première heure pendant la première guerre de Tchétchénie, reste introuvable, se cachant dans la région montagneuse du Caucase du Nord. Son sort fait surtout l’objet de conjectures. En juin 2010, des médias russes l’avaient ainsi donné pour mort à l’issue d’une opération des forces russes. Certains mettent également en doute son importance réelle. Un représentant d’un des services russes de sécurité, cité par Itar-Tass, a estimé que la revendication de l’attentat par Dokou Oumarov était attendue, mais que sa véracité restait à prouver. Dokou Oumarov «essaye d’apparaître comme l’organisateur, mais ce ne sont que des conjectures», a également réagi l’analyste Alexandre Goltz. Andreï Soldatov, expert du site spécialisé Agentura.ru, juge de son côté que cela importe peu. «Sa capture ne changera rien car les terroristes ne fonctionnent plus de manière verticale, mais horizontale, avec de nombreuses cellules», explique-t-il.

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