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Saddam Hussein accuse Israël et les USA de vouloir sa mort


"Les Américains et les Israéliens veulent l’exécution de Saddam Hussein", a dit l’ancien dictateur en parlant de lui-même à la troisième personne. "Mais qu’est-ce qu’une exécution veut dire ? J’ai été condamné trois fois à mort. Ni Saddam, ni ses compagnons n’ont peur d’être exécutés", a-t-il poursuivi.

Saddam Hussein a interpellé le président du tribunal, le Kurde Rizkar Amine, en lui disant: "Je suis ton président et ton leader depuis trente ans". "J’ai été pendant 30 ans le commandant en chef de l’armée irakienne".

"Saddam n’est rien, mais n’accepte pas que l’Irak soit humilié", a-t-il ajouté, en s’adressant au juge Amine, qui l’a écouté sans l’interrompre.

Lorsque Saddam Hussein s’est plaint que personne ne lui avait demandé s’il avait été torturé après son arrestation, le juge Amine l’a assuré que "lorsque (son) tour viendrait, il pourrait faire la déposition qu’il souhaite devant le tribunal".

Les premières femmes à déposer devant le tribunal ont parlé derrière un rideau vert et leur identité n’a pas été dévoilée.

La quatrième audience de ce procès ouvert le 19 octobre se déroule depuis mardi dans une ambiance moins désordonnée que la veille, le juge Amine, faisant preuve d’une plus grande maîtrise des débats.

Saddam Hussein et ses sept co-accusés sont poursuivis pour le massacre de 148 personnes il y a 23 ans dans le village chiite de Doujaël, à la suite d’un attentat contre le convoi présidentiel en visite dans la région. Ils ont plaidé non coupables, mais ils encourent la peine de mort.

L’ex dictateur irakien a été le dernier accusé à entrer dans la salle d’audience. En plus du Coran, il était muni de dossiers et de papiers pour prendre des notes. "Salut à ceux qui suivent la voie juste et aux hommes de Vérité", a-t-il proclamé, en faisant une entrée théâtrale dans le box.

La première femme témoin à déposer, dont l’identité n’a pas été révélée, a affirmé avoir passé quatre ans en prison. Elle avait 16 ans quand elle a été arrêtée par la police à Doujaël au début des années 1980.

Elle a raconté que son frère et des membres de sa famille avaient été emmenés par les forces de Saddam Hussein et a éclaté en sanglots en relatant comment la sécurité de l’ancien dictateur l’avait obligée à se déshabiller avant de la battre.

Appelée à la barre comme le "témoin A", elle a affirmé avoir été "torturée dans une chambre tapissée de rouge, dont tous les objets étaient rouges", mais sans se souvenir s’il s’agissait d’une cellule de la redoutable prison de Abou Ghraib, où étaient détenus ceux que l’ancien régime considérait comme ses ennemis. Elle a précisé avoir "été suspendue au plafond pieds et poings liés".

A la fin de son témoignage un avocat a demandé à la voir. Le rideau séparant la salle où sont installés les journalistes a alors été tiré pour isoler la salle de presse du prétoire.

La femme a éclaté à plusieurs reprises en sanglots, en implorant: "Dieu est le plus grand, ô islam. Dieu est le plus grand, ô musulmans".

Saddam Hussein et ses co-accusés, dont plusieurs piliers de l’ancien régime, ont écouté ce témoignage en silence, sans demander de droit de réponse.

Le juge Amine avait décidé de couper le son dans la salle de presse, pour permettre à la femme de déposer sans que sa voix ne soit altérée électroniquement, les avocats ayant protesté que la voix altérée n’était pas audible.

Une deuxième femme, âgée de 68 ans, originaire de Doujaël, a été ensuite appelée à la barre comme le "témoin B". Elle avait été arrêtée avec ses sept enfants et son mari en 1981, avant l’attaque contre le convoi présidentiel et détenue en même temps qu’eux pendant 4 mois.

Au début de l’andience, le procureur a protesté contre l’interruption des témoins par les accusés lors de la séance de lundi. "Ce comportement est criminel", a-t-il dit, en demandant au président de veiller à ce que les accusés n’interrompent plus les témoins.

Le procès avait commencé en octobre dans un contexte marqué par l’assassinat de deux avocats de la défense, alors que la sécurité irakienne a annoncé dimanche avoir déjoué une attaque à la roquette contre le bâtiment abritant le tribunal, un ancien siège du parti du Baas.

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